Progress Watch en faillite (long)


[ LA PASSION DES MONTRES - LE FORUM ]


écrit par JJCASALO le 02 juillet 2001 16:29:50:


Bonjour à tous,

Progress Watch, pour ceux et celles qui ne connaissent pas, c'était censé être le concurrent d'ETA (pas les basques, mais la fabrique de mouvements horlogers suisse).

En efet, depuis qu'ETA a été rachetée par Swatch Group, les moyens pour se fournir en mouvements pour les petites marques de montre étaient de plus en plus réduits. Le swatch group doit produire près de 90 % (au pif) des mouvements mécaniques utilisés dans nos chères montres.

Des petits malins (dont des anciens de Swatch) se sont dit qu'il y avait là l'opportunité de gagner du fric en faisant concurrence à ETA et Swatch.

Ils ont donc conçu 2 mouvements principaux : un chrono avec roue à colonne, et un Tourbillon (celui qui devait équiper Chronoswiss et plein d'autres marques).

Leur avantage sur ETA : une marque jeune, qui a pu concevoir un mouvement à partir de zéro, contrairement à ETA qui vit depuis une bonne dizaine d'années sur ses 7750 et 2892 améliorés.

Mais il semble (d'après le texte ci-dessous et des rumeurs venues de Suisse) quela direction ait été confiée à des débiles mentaux (ex : la veille de la foire de Bâle, le président de Progress annonce que sa boîte est super endêtée, alors qu'ils devaient présenter officiellement leur Tourbillon).

Plus le Directeur qui a été viré par la direction, mais qui a refusé de laisser sa place.

Le résultat : un beau gachis !

On verra ce que le futur réserve à Progress et à ses mouvements. Mais pour l'instant, c'est mal partit !

JJ

=====================================================
Le texte :

Progress Watch tombe en faillite et 60 collaborateurs perdent leur emploi
Michel Jeannot, BIPH
Samedi 30 juin 2001

Durant sa brève existence, la société Progress Watch aura autant fait parler d'elle dans la chronique judiciaire que dans le secteur horloger. L'épilogue a commencé mercredi par la demande d'une ouverture de faillite à Bienne.
Lancée en 1999, la société Progress Watch avait tout pour réussir. Des personnalités qualifiées dans l'innovation horlogère, un projet porteur répondant à un évident besoin, des idées et de l'argent. Pourtant la société a manqué son pari, paralysée par des querelles internes, multipliant les maladresses et, plus récemment, présentant des comptes peu transparents.
Offrir une alternative au marché dans le secteur des mouvements mécaniques horlogers de moyen et haut de gamme – largement dominé par Swatch Group –, telle était l'ambition de Progress Watch. Parmi les fondateurs de la société, on retrouvait quelques anciens de Swatch, dont Peter Gschwind et Elmar Mock. Pour monter cette opération, la société Progress Watch AG, basée à Bienne, avait pour maison mère Progress Watch Corp., une société américaine cotée au Nasdaq.
Si ce n'était les emplois en jeu (près de 150), les tribulations de la société pourraient faire sourire à certains égards. Ainsi, la demande d'ouverture de faillite a été faite mercredi par l'administrateur unique de la société Progress Watch AG, Willy Meier. La viabilité économique de l'entreprise n'était plus assurée. Dès qu'il a appris la nouvelle, Peter Gschwind, président de Progress Watch Corp., a fait part de son étonnement, en précisant que cette demande n'avait aucune justification juridique et économique. C'est pourtant de Progress Watch Corp. que devaient provenir les fonds nécessaires à la poursuite des activités de production. De promesses non tenues par la maison mère en investisseurs finalement non intéressés, la situation s'est dégradée au point que la filiale a fini par prendre la décision qui lui paraissait s'imposer.

Titre en chute libre
Contacté vendredi, un représentant d'un établissement bancaire réunissant un important groupe d'actionnaires a précisé que «Progress Watch Corp. n'a jamais donné d'informations crédibles à nos actionnaires. Et j'apprends ce jour par la presse la demande de mise en faillite.» Qui sont les actionnaires de Progress Watch Corp.? Les principaux bailleurs de fonds sont des établissements financiers, des capital-risqueurs, des conseillers en investissement et autres fonds de placement. Le plus important actionnaire serait la société néerlandaise TMF Financial Services B.V., à Amsterdam, qui détient 3 millions des 14,5 millions d'actions Progress Watch Corp.
Difficile également d'obtenir des renseignements sur les montants investis. Dans tous les cas, la facture finale se situe au-delà de 30 millions de francs. «Environ 30 millions investis dans la recherche, l'outil de production et le personnel, plus environ 15 millions dont personne n'arrive à savoir ce qu'ils sont réellement devenus», accuse ce proche du dossier, relayé par plusieurs actionnaires qui s'interrogent sur l'utilisation véritable des fonds et déplorent l'opacité de la comptabilité. Dans ce contexte, des suites pénales sont également envisagées.
En outre, Progress Watch Corp. ou AG ont acquis plusieurs sociétés, dont Ind'M à Fontaines, Conseilray SA à La Chaux-de-Fonds, UF Microtechnique SA au Locle, Aigat SA et Lehnerr SA à La Neuveville. Ces acquisitions devaient s'opérer en partie en cash et en partie par échange d'actions. A ce jour, aucun des actionnaires des sociétés reprises par Progress Watch n'a reçu de certificat d'actions.
Quelle est l'avenir de la société? Actionnaire de la première heure, ce financier explique qu'avec une nouvelle équipe de management, les actionnaires actuels pourraient être intéressés. La disparition de Progress Watch arrange-t-elle Swatch Group? «Pas du tout, précise-t-on de source autorisée à Bienne. Nous n'arrivons pas à répondre à la très forte demande.»
Trois heures après l'ouverture de la Bourse, le titre Progress Watch perdait plus de 85% à 0,4 dollar, dans un très fort volume d'échange. Ce qui valorisait la société à 6 millions de francs, contre une valorisation de 350 millions à son plus haut, en septembre dernier.





Réponses:


[ LA PASSION DES MONTRES - LE FORUM ]