[ Aller au nouveau Forum ]

Le combat des chefs: Rolex Explorer II vs IWC UTC (long)


[ chronomania.net - Les archives de l'ancien forum ]


écrit par Boris le 27 décembre 2002 09:18:16:

A la demande generale d’Alain, que le sujet a l’air de tarauder depuis un moment, je me decide a utiliser les 3 francs six sous de culture horlogere que je me suis forgee au cours des 4 dernieres annees afin de decrire la demarche, tout a fait personnelle, qui m’a amenee a acquerir ma Rolex Explorer II. J’insiste sur le fait que ceci ne se veut en aucun cas une revue technique et detaillee des deux modeles (d’autres que moi sont bien plus qualifies en la matiere), mais juste la somme des reflexions, souvent totalement subjectives, que je me suis faites lorsque je me suis mis en quete d’une montre a 2eme fuseau horaire. D’autres, dans des circonstances similaires et a partir des memes reflexions arriveront peut-etre a des conclusions totalement opposees, mais il me semblait interessant de mettre en parallele deux modeles que leurs caracteristiques, ainsi que leur positionnement, mettent en concurrence directe. Il est d’ailleurs frappant de constater, au fur et a mesure que l’on parcourre les differents forums se rapportant aux montres, avec quelle regularite la question IWC vs Rolex est posee (exemple: Mark XV contre Explorer 1). Vous excuserez, par ailleurs, l’absence d’accentuation (clavier qwerty oblige) et les quelques fautes d’orthographe qui ne manqueront pas de se glisser dans le texte (pas de correcteur automatique de francais sur la becane sur laquelle j’ecris). Ne disposant pas de photos personelles de ces deux montres, j’ai prefere eviter d’aller piller le web a la recherche d’illustrations a mon texte. Si celui-ci presente suffisament d’interet pour que nos webmastas (yo!) bien aimes l’incorporent a une des rubriques permanentes du site, peut-etre pourront-ils piocher dans leurs archives perso (surtout Alain, qui a possede les 2) pour l’illustrer de quelques photos.


I. Contexte

Au moment ou la question de l’acquisition d’une montre a 2eme fuseau horaire a commence a se poser, il y a de cela a peu pres un an, ma collection se composait des modeles suivants (par ordre d’acquisition):

Oris BC3 Day Date (noire) sur caoutchouc
Zenith Elite Port Royal V Rectangulaire (noire)
Oris XXL 40mm (blanche)
Panerai Luminor Marina acier 44mm (PAM 1 – noire)

Chacune de ces montres m’a, a ce jour, donne parfaite satisfaction par rapport a la vocation a laquelle je la destinait: sport pour la BC3, soiree / costume pour la Zenith, montre de tous les jours pour l’XXL, week-end / casual pour la Panerai. La derniere ayant ete un vrai coup de coeur que j’ai mis plusieurs annees a concretiser, je me suis retouve a la porter beaucoup plus souvent que sa destination initiale (boite de conserve, quand tu nous tiens…). Il n’en reste pas moins que, bossant pour une boite californienne et me deplacant regulierement en Europe et en Amerique du Nord, un deuxieme fuseau horaire m’apparut comme une complication particulierement utile et, ne le cachons pas, un bon pretexte pour justifier l’achat d’une nouvelle montre aussi bien a mes yeux qu’a ceux de mon entourage proche (ma fiancee, quoi – mes parents me prenaient deja pour un dingue irrecuperable avant ca).

II. Selection des “finalistes”

J’ai alors commence a lire tout ce que je trouvais sur le net (notament Chronomania, TZ et Watchuseek), le contenu de la presse soi-disant specialisee en France etant d’une nullite insondable, afin de determiner le modele qui me correspondait le mieux. Parallelement, je passais un temps assez consequent en boutique a examiner les differents modeles repondants au cahier des charges suivant:

- Budget de 4000 EUR maximum discount inclus
- Reputation de la maison
- Tres bonne lisibilite de l’heure locale comme du 2eme fuseau
- Bracelet acier
- Date
- Fiabilite
- Precision honorable (+ / - 5 secs par jour max)
- Finition (a ce prix la, c’est bien le moins)
- Etancheite suffisante pour supporter la piscine
- Suffisament discrete pour passer sous un costume mais suffisament sportive pour pouvoir etre portee en jeans / polo
- Bien entendu, il fallait qu’elle me plaise esthetiquement

Bref, le portrait robot de la montre haut de gamme versatile, pratique et robuste.

Chemin faisant, je me rendais compte que, finalement, il n’y avait pas tant de modeles que cela qui rentraient totalement dans ce descriptif. J’en ai denombre 4: l’Omega Seamaster 300M GMT, l’IWC UTC, la Rolex Explorer II, la Rolex GMT Master II. Il doit bien y en avoir plus, mais je me suis arrete a ceux la.

L’Omega fut ecartee au motif principal que la seule qui me fut donnee de voir etait celle a cadran noir et lunette mi-noire / mi-acier et que je ne trouvais pas la lunette tres esthetique. Par ailleurs, elle me semblait etre, a tort ou a raison, d’une gamme legerement inferieure a ce que les 2 marques concurrentes proposaient. Enfin, elle me semblait plus banale du fait que plusieurs personnes de mon entourage possedaient une Seamaster (modele James Bond, en fait). J’ai, depuis, vu la version a fond blanc / lunette acier et je dois bien avouer que celle-la, je la trouve tres belle. Elle est etanche a 300 metres et propose un rapport qualite-prix des plus attractifs. Tres certainement un excellent choix dans ce segment pour qui n’a pas les reserves, purement psychologiques, qui etaient les miennes a ce moment la.

La Rolex GMT Master II fut ecartee du fait que je n’aime pas du tout les index en or gris des Rolex modernes. Pas grand chose a expliquer: en dehors de toute consideration pratique, je n’aime pas le look que ca donne au cadran.Ceci eliminait aussi du meme coup la version a fond noir de l’Explorer II. Par ailleurs, la GMT Master II est, a l’instar des Submariner / Sea-Dweller, un des modeles qui crient le plus “ROLEX” a quinze metres du fait de son identite tres marquee, et je ne souhaitais pas necessairement le surcroit d’attention, ou de remarques, que provoque parfois la marque a la couronne. Un modele plus discret correspondait mieux a mes attentes.

Ce qui laissait face a face l’UTC et l’Explorer II a fond blanc.

III. Elements de comparaison

1) Pedigree

Je vous passe l’historique des deux marques et des deux modeles qui est disponible par ailleurs sur le net moyennant 20 secondes de recherches. En deux mots, on a d’un cote la descendante des premieres montres etanches jamais concues, la Rolex, et de l’autre la descendante d’une lignee prestigieuse de montres d’aviateur, l’IWC. Ce qui atteste d’un tres bon pedigree de part et d’autre. Certains ne jurent que par Rolex du fait de la notoriete et de la reputation de qualite de la marque, d’autres la detestent precisement a cause de cette notoriete et preferent le cote elitiste soigneusement entretenu par IWC. Personellement, j’ai essaye de faire abstraction de ces elements pour ne juger que les montres elles memes. Je ne suis ni un integriste de Rolex, ni un ayatollah d’IWC et j’apprecie certains modeles des 2 marques.

Verdict: match nul en ce qui me concerne

2) Proportions

Les deux montres ont des dimensions relativement similaires, 39mm de diametre pour l’IWC contre 40mm pour la Rolex. En epaisseur, l’IWC est donnee a 13.5mm contre 12.1mm pour la Rolex, ce qui est assez sensible. L’IWC semble de ce fait plus haute sur le poignet, impression sans doute renforcee par la presence d’un verre saphir bombe pour cette derniere, contre un verre plat quoique debordant legerement pour la Rolex. Le tout donne un air legerement plus ramasse, plus compact a l’IWC, n’etait la presence d’une couronne vissee dans le plus pur style des montres de pilote, a savoir assez massive et depourvue d’epaulement. La couronne de l’Explorer II, vissee elle aussi, est pour sa part plus petite et enchassee entre 2 epaules qui l’encadrent parfaitement.

Verdict: avantage a Rolex essentiellement lie au fait que la couronne s’integre plus naturellement au boitier et vient moins “casser” la ligne de celui-ci. Du fait de sa moindre epaisseur, elle est egalement plus pratique a porter sous une chemise. Rien de redhibitoire pour l’IWC, cependant (rien a voir avec ma Panerai et ses 16mm d’epaisseur).

3) Boite

Acier inoxydable dans les deux cas. Les deux degagent une grande impression de qualite. L’IWC, fidele a sa vocation de montre d’aviateur, est concue pour proteger le mouvement des champs magnetiques, perfectionnement dont l’Explorer II, initialement concue pour la speleologie est depourvue. Par contre, l’etancheite de la Rolex, 100 metres, est superieure a celle de l’IWC donnee a 60 metres. La finition est integralement brossee pour l’IWC, a l’exclusion de la partie interne de la lunette qui presente un fini poli. J’ai lu des echos, assez nombreux, attestant que ce type de finition de la lunette, commun a toutes les IWC d’aviateur (Mark XV, UTC, Flieger et Doppelchronograph) se raye assez facilement, ce qui n’est pas optimal puisque place precisement a l’endroit de la montre le plus susceptible de prendre une egratignure. Par contraste, la Rolex presente un poli miroir sur les cotes alors que le dessus, ainsi que la lunette presente un fini brosse, ce qui est plus logique a mon sens. Cette derniere est fixe et gravee de maniere a pouvoir y lire l’indication du 2eme fuseau horaire. La gravure est assez profonde et finie a la peinture noire. Certains s’inquietent de la tenue dans le temps de la peinture, mais au vu de la profondeur de la gravure, cela ne m’inquiete pas trop.

Verdict: avantage a Rolex. Les 60 metres d’etancheite de l’UTC sont certainement tres suffisants par rapport a l’utilisation a laquelle je la destine, mais les 100 metres de l’Explorer II me securisent davantage. Dans le meme ordre d’idee, le fait que la boite soit dotee d’epaulements me semble premunir la Rolex bien davantage contre les chocs intervenant dans la zone de la couronne, que l’IWC qui semble par comparaison tres exposee dans ce secteur. C’est certainement le prix a payer pour le look aviateur, mais ca me rend un peu nerveux depuis le jour ou j’ai lu que 90% des problemes d’etancheite dur une montre etaient lies a un dommage subi par la couronne. Je ne sais pas si cette statistique est fiable ou pas, mais elle suffit a me faire prendre cette donnee en compte serieusement. Ceci dit, c’est certainement beaucoup moins redhibitoire sur l’UTC que sur l’ Aquatimer, une montre que je trouve superbe (surtout en titane) mais dont je ne comprend tout simplement pas qu’IWC ait pu la concevoir sans epaulement au vu de sa destination.

4) Glace

Verre saphir inrayable pour les 2, mais conceptions tres differentes. Bombe pour l’IWC, il presente une section plate depassant tres legerement (1 mm?) de la lunette pour la Rolex. Cette derniere, se voit en outre affublee d’une loupe grossissante a l’endroit de la date, le celebre et controverse cyclope. Certains le detestent copieusement, l’accusent de tous les maux (piege a salete, notament) et vont parfois jusqu’a le faire retirer. Je ne suis pas fan, mais il faut lui reconnaitre le merite de la fonctionnalite: on voit tres bien la date. Rolex gagnerait cependant a trouver un moyen de l’integrer a la glace, de maniere a eviter une protuberance aussi marquee. Il participe cependant a l’identite du modele, aussi ne me derange t-il pas excessivement. A un niveau strictement pratique, je ne trouve pas que l’idee de faire depasser le bord de la glace de la lunette soit l’idee du siecle: cela en rend la glace plus vulnerable aux chocs intervenant sur l’arrete de celle-ci. Je ne pense pas que l’un ou l’autre soit traite anti-reflet, ce qui n’est pas un probleme pour des montres dont la destination principale n’est pas la plongee.

Verdict: avantage IWC du fait des elements cites plus haut, et aussi, il faut l’avouer, parce que j’ai un gros faible pour les verres bombes.

5) Cadran

A mon sens, bien que de styles tout a fait differents, les cadrans de ces deux montres representent ce qui se fait de mieux en matiere de lisibilite. Dans les deux cas, le contraste aiguille / cadran est optimal.

La Rolex Explorer II a cadran blanc est la plus lisible de toutes les Rolex que je connaisse. Le fait que les aiguille et les index en or ont ete noircis y est pour beacoup. Elles se detachent parfaitement du cadran et permettent une prise d’information optimale, y compris pour le deuxieme fuseau que l’aiguille rouge permet de localiser instantanement. La date se lit tres facilement, le cyclope remplissant parfaitement son office. Je ne trouve pas qu’il altere trop la lecture des minutes autour du quart. Il y a une alteration, c’est incontestable, mais elle me semble etre tout a fait acceptable. Par contre, esthetiquement, cela desequilibre le cadran.

Lisibilite optimale pour l’IWC aussi, comme on peut s’y attendre au vu des antecedents d’IWC en matiere de montres d’aviateur. Le design des aiguilles est tres reussi et original. La lecture du deuxieme fuseau se fait par l’intermediaire d’un guichet situe entre 10h et 2 h qui se detache bien du reste du cadran et permet une bonne lecture. Seule (petite) reserve: l’aiguille des heures ou des minutes peut venir le recouvrir partiellement et compliquer la lecture. Je le trouve tres equilibre et apprecie particulierement le fait qu’il soit dote de chiffres arabes de 2h a 10h, a l’exception des 3 heures a l’endroit desquels le guichet de la date est situe. Celui-ci etant blanc, a l’instar des chiffres, il ne desequilibre pas trop le cadran comme c’est parfois le cas sur les cadrans noirs dotes d‘un guichet date blanc.

Dans les deux cas, aiguilles et index sont desormais traites au luminova (ou super luminova pour les plus recentes), qui brille comme une torche apres qu’on l’ait expose a la lumiere, moyennant quoi son intensite diminue assez rapidement. En fait, ca m’embete un peu cette perte de brillance dans la mesure ou l’aiguille des minutes (surtout sur la Rolex, qui est plus fine) a tendance a devenir difficile a lire apres une periode prolongee dans l’obscurite. J’aurais prefere un melange luminova / tritium comme on en trouve sur certaines montres de plongee (IWC Aquatimer, par exemple), de maniere a preserver une brillance superieure dans le cas de figure precedemment mentionne. Il semblerait que certaines UTC aient vu leurs aiguilles (mais pas les index) traites de cette maniere dans des versions plus anciennes (a verifier).

Verdict: impossible a departager. Je trouve les deux magnifiques et d’une lisibilite tres, tres superieure a la moyenne. Les deux sont tres sobres (‘understated”, comme disent nos amis anglo-saxons), ce que j’apprecie particulierement. On put trouver le cadran blanc de la Rolex un peu plus versatile, celui de l’IWC plus sport . Seule reserve, valable pour les deux cadrans: il y a trop de texte. Quand donc les concepteurs de cadrans realiseront-ils qu’en la matiere, moins c’est mieux? Ils auraient du se limiter a “Rolex Explorer II” pour l’un, et “IWC UTC” (ou TZC) pour l’autre au lieu d’essayer de caser tous les tomes de Guerre et Paix sur le cadran.

6) Bracelet

La, on arrive sur un element qui a bien failli etre determinant en faveur de l’IWC.

Le bracelet des Rolex recentes, et notament ceux dotes des pieces de bout massives, est tout a fait honorable et confortable, a defaut d’etre exceptionnel. Il n’en va pas de meme des bracelets plus anciens, dont les pieces de bout, en tole pliees donnent un cote bon marche et brinquebalant a l’ensemble. Il etait donc acquis que je ne pouvais envisager l’acquisition d’une Explorer II qu’avec les pieces de bout massive (SEL). Il remplit son office de maniere convenable en empechant la montre de tourner sur le poignet, et j’aime bien son look qui s’aharmonise tres bien avec la boite. Par contre, que dire des miserables bouts de tole pliee qui constituent le fermoir? Serieusement, on a l’impression qu’il sort tout droit de la ligne d’emboutissage d’une filiale bulgare de Valeo. J’exagere a peine. D’accord, il remplit sa fonction, ne s’ouvre pas de maniere intempestive, et il dispose d’un etrier de securite mais reste tres, tres en dessous du niveau general du reste de la montre. J’ai ete, pas plus tard que le jour ou j’ecris ces lignes, dans un shopping mall du cote de Toronto ou je passe les fetes. Une des bijouteries proposait des Omega, et je leur ait demande de me sortir la Seamaster 300M GMT a fond blanc que j’evoquais plus haut. Outre le fait de me confirmer qu’elle est tres belle, j’ai pu constater de visu la difference qu’il y avait au niveau du fermoir. Tenu a cote de celui de l’Omega (une solide piece d’acier usine), le fermoir de la Rolex fait automatiquement monter des larmes aux yeux de tout amateur de montre normalement constitue. Bon, ils ont fini par ameliorer les pieces de bout, je ne doute pas qu’a terme ils en fassent de meme sur les fermoirs. J’ai comme dans l’idee que le jour ou ils decideront proposer un fermoir decent, il y aura une file assez longue chez tous les revendeurs Rolex. Esperons qu’il ne faille pas attendre 20 ans.

Les bracelets des IWC modernes constituent l’un des points forts de cette marque, que ce soit sur la ligne GST ou Aviateur. Celui qui equipe l’UTC est remarquable en tous point. Compose de 5 rangees de maillons carres qui viennent parfaitement s’ajuster les uns aux autres, il presente une souplesse et un confort de port exceptionnel. Le fermoir est discret et s’actionne par le biais d’un poussoir situe sur le cote. Le niveau de finition de l’ensemble est irreprochable (superbe finition bouchonnee de la partie deployante du fermoir, notament). Sur une montre aussi epaisse qu’une Doppelchronograph, il est certainement un peu trop fin, mais sur l’UTC (et encore plus sur la Mark XV), il passe bien.

Verdict: gros, gros avantage a IWC. L’effort de conception ainsi que la finition sont tout a fait remarquables. En deux mots, on a vraiment la sensation d’en avoir pour son argent. Par contraste, la complaisance dont fait preuve Rolex au niveau du fermoir est tout a fait indigne de l’image qu’ils pretendent donner. Absolument scandaleux sur une montre de ce prix.


7) Mouvement

Domaine dans lequel j’atteins mon seuil d’incompetence rapidement. Je ne suis pas suffisament fanatique ni adroit pour ouvrir la boite et tenter de percer les mysteres des mouvements. Je pars de l’adage selon lequel moins une montre est ouverte, mieux elle se porte.

Le mouvement equipant l’Explorer II etant strictement identique a celui de la GMT Master II, je ne peux que vous conseiller la lecture de l’excellente revue par Bruno de ce modele, qu’on peut trouver ici.

Pour L’UTC, se reporter a la revue faite sur InSync, en cliquant ici. Elle est assez sommaire mais resume bien l’essentiel. Par contre, elle est en anglais.

Au niveau strictement partique, ces deux mouvements presentent exactement les memes caracteristiques: stop-seconde, aiguille des heures “sautante” par pas d’une heure de maniere a laisser l’aiguille des minutes et le fuseau des 24 heures inchanges, pas de changement de date rapide (un moindre mal du fait de l’aiguille sautante) etc. La revue de Bruno explique cela bien mieux que je le pourrais, je ne peux donc que vous encourager a la consulter.

La reputation de Rolex, tout comme celle d’IWC est tres bonne en la matiere, bien que le premier utilise un mouvement developpe et produit en interne, alors qu’IWC utilise des ebauches de l’ETA 2892-A2 qu’ils retravaillent assez extensivement. Personellement, dans ce cas de figure precis, l’argument mouvement de manufacture vs base ETA m’en touche une sans faire bouger l’autre, pour paraphraser le grand Jacques. Je m’explique: quand on parle manufacture, on a tous en tete l’idee romantique de l’artisan passant des heures a assembler puis ajuster un mouvement. Je doute que Rolex, au vu du quasi-million de montres qu’ils sortent chaque annee, passe plus de temps en intervention humaine sur ses mouvements qu’IWC, qui passe pour une maison tres serieuse. Je ne considere donc pas cet element comme discriminant.

Verdict: match nul, n’en deplaise aux afficionados des mouvements de manufacture. Tous deux sont reputes stables, raisonnablement precis et bien finis, pratiques, et leur fiabilite a ete teste sur des milliers de montres. C’est tout ce que je demande sur ce type de montre. Le jour ou j’aurais envie d’une autre complication, type reserve de marche, sur une montre plus habillee et a fond transparent, ce sera une autre histoire et je m’attacherai davantage a la provenance ainsi qu’aux decorations du mecanisme.


IV. Conclusion

Bon, quand on a dit tout ca, qu’est ce qu’on a dit? Ben, en fait, que departager ces deux montres, c’est vraiment pas evident. Cela se joue vraiment a pas grand chose. Ce qui m’a fait basculer du cote de la Rolex? Les epaules protegeant la couronne, l’etancheite superieure et sa versatilite ont pris le pas sur le verre bombe et le bracelet de l’IWC, malgre le scandale du fermoir. Qui plus est, un cadran blanc etait davantage complementaire a ma collection qu’un nouveau cadran noir de style similaire a mon Oris BC3.

J’ai reussi a m’en procurer une d’occasion, a un prix assez raisonnable: 3070 EUR contre 3770 EUR neuf. Je precise que la montre avait moins d’un mois: la personne qui l’avait achete voulait une Sea-Dweller, et, ne l’ayant pas trouvee, s’etait rabattu sur l’Explorer II. Quinze jours plus tard, il finit par tomber sur la Sea-Dweller de ses reves, craque, et se met en quete de revendre l’Explorer II. Il l’avait portee 2 fois! Autant dire qu’elle etait dans un etat absolument nickel. J’ai donc plutot l’impression d’avoir fait une bonne affaire, meme si une UTC fortement discountee aurait pu potentiellement tomber en dessous de ce prix. Le fait que Rolex garde davantage sa valeur n’est pas rentre en ligne de compte: je n’achete pas de montres avec pour souci leur revente, mais parce qu’elles me plaisent et que j’ai envie de les porter.

Mission accomplie avec l’Explorer II, dont je ne vois vraiment pas, sauf catastrophe, ce qui pourrait m’amener a m’en separer. Je l’ai depuis 6 mois, la porte tres regulierement et en suis extremement satisfait. Bien que Paneriste convaincu, je dois admettre que, je si je devais me limiter a une seule montre (quelle horreur!), ce serait l’Explorer II tant je la trouve belle, fonctionelle et adaptee a toutes les circonstances. Pour ceux que ca rebute de porter une Rolex (je precise que j’ai ete des leurs), le commentaire qui semble revenir le plus souvent par les quelques personnes qui m’ ont questionne a son sujet est: “Ah bon, c’est une Rolex? C’est marrant, elle ne ressemble pas vraiment a une Rolex”. Mission accomplie, je vous dit.

Amities
Boris



Réponses:


[ chronomania.net - Les archives de l'ancien forum ]