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écrit par Laurent le 25 septembre 2003 17:09:47:

en réponse à: INFO : Franck Muller écrit par PENDULE le 25 septembre 2003 17:05:09:

Son fondateur parti, quel avenir pour le groupe genevois Franck Muller?

Article publié le 25 Septembre 2003
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Franck Muller et Vartan Sirmakes sont à l’origine de l’un des plus remarquables succès horlogers de ces quinze dernières années. Or depuis plusieurs mois, le groupe Franck Muller Watchland traverse une période de crise et les tensions entre les deux hommes (Le Temps du 22 août 2003) ont débouché sur l’éloignement de Franck Muller. L’associé n’a en effet pas été revu à Genthod depuis plusieurs semaines.

Contacté à plusieurs reprises, Franck Muller n’a pas souhaité apporter son commentaire à la situation actuelle. Il pourrait cependant être contraint de le faire dans les jours à venir s’il entend expliquer son départ et défendre sa position. «Une marque n’est pas une personnalité, explique Vartan Sirmakes dans une interview accordée au Temps. Une marque, ce n’est pas du cinéma, ce n’est pas une ou deux stars. Le groupe Franck Muller est une entreprise sérieuse, forte de collaborateurs compétents et motivés, qui a démontré qu’au-delà de telle ou telle personne, elle était capable d’une exceptionnelle créativité qui répond parfaitement à la demande des marchés. Il n’y a aucune raison que cela ne se poursuive pas. Patek Philippe ou Audemars Piguet ont extrêmement bien survécu au départ des fondateurs.» Puis d’ajouter: «Franck Muller est un gars formidable. Son retour ou non dans la société ne dépend que de lui.»

Arrivée de Roger Dubuis
Vartan Sirmakes annonce dans la foulée que «le groupe Franck Muller Watchland a engagé récemment un horloger de renom en la personne de Roger Dubuis. Nous lui confions des missions spécifiques sur lesquelles nous communiquerons ultérieurement.» Pour rappel, la société Roger Dubuis a annoncé il y a moins de trois semaines le départ à la retraite de l’horloger éponyme, qui avait choisi «de prendre discrètement congé de la manufacture». Reste que la situation conflictuelle actuelle est néfaste pour la société, tant les apports de chacun des fondateurs ont été essentiels au développement du groupe. Celui-ci compte actuellement quelque 500 collaborateurs pour un chiffre d’affaires consolidé estimé, selon les sources, entre 250 et 400 millions de francs!

A en croire un récent communiqué de la société, l’évolution du groupe serait exceptionnelle: chiffre d’affaires en croissance de 54% et bénéfice net en hausse de 67%! Des chiffres qui laissent pantoise toute la profession, d’autant que l’on prête souvent à la société des difficultés de paiement. Ce que réfute catégoriquement Vartan Sirmakes: «Ces informations non fondées sont des tentatives de déstabilisation. Nous avons plusieurs millions de lignes de crédits non utilisés. Nous payons normalement nos collaborateurs et nous réglons régulièrement nos fournisseurs. Ces derniers paient d’ailleurs des dons à la Franck Muller Association Sportive; ils ne le feraient pas si nous avions des dettes envers eux.»

Reste que le départ de Franck Muller va sans aucun doute déstabiliser plus encore des marchés - en Europe notamment - peu enclins à passer commande, alors que les stocks sont hauts et qu’un important marché parallèle s’est développé sur la marque. Vartan Sirmakes réfute: «Les rumeurs sur le marché parallèle sont des racontars et des ragots. Nous sommes victimes de notre succès et devons plutôt faire face à de nombreuses copies.»

Poursuite de l’indépendance?
L’un des points les plus opaques demeure les participations respectives de chacun des fondateurs dans le groupe. Si les proches de Franck Muller assurent qu’il détient toujours le 50% des parts, et que Vartan Sirmakes reste volontairement discret sur ce point - «cela entretient le suspense», précise-t-il -, les derniers développements laissent à penser que le premier est aujourd’hui minoritaire. Comme la réconciliation n’est pas à l’ordre du jour, l’avenir de la société dépend de la hauteur de ces participations: Franck Muller serait vendeur, pas Vartan Sirmakes. Souvent évoquée, la vente à un groupe paraît peu probable dès lors que la société est fortement dépendante des livraisons de Swatch Group, via le producteur de mouvements ETA. Dans le contexte actuel et fort de cette dépendance, on voit mal LVMH, Richemont ou PPR-Gucci se porter acquéreur d’une telle société. Quant à Swatch Group, il est celui des prétendants qui a le plus de marge de manœuvre pour conclure l’affaire ou forcer son dénouement. Reste que Vartan Sirmakes écarte énergiquement l’idée de la vente à un groupe et estime que la voie «de l’indépendance est dans l’immédiat la meilleure façon d’avancer et de rester créatifs. Quant à l’entrée en Bourse, nous l’envisageons dans un horizon de deux à trois ans.»

Du côté de Franck Muller, il semble que l’homme ait déjà tourné la page du groupe éponyme. Et qu’il est désormais en contact avec des fournisseurs pour tenter de démarrer une nouvelle aventure. Dans l’immédiat, il aurait envoyé un premier commandement de payer de plus de 70 millions de francs à son associé.

Le Temps / Michel Jeannot/ BIPH / www.letemps.ch



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