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Concours de conte pour enfant ? j'arrive ! (trèèès long)


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écrit par Nico_bo le 10 décembre 2003 16:48:46:

Si j’ai bonne mémoire, c’est Origami qui a lancé il y a peu de temps un appel d’offre sur des contes pour enfant. Le sien m’a bien plus alors je m’y suis risqué…et ben c’est pas si facile qu’il n’y paraît !

Pour ma part je n’ai pas encore de bambin prêt à s’endormir dessus mais ça arrivera j’espère….

Aller, pour ceux qui ont du temps :

Il y a longtemps, très longtemps vivait un petit bonhomme solitaire au fond d’un bois que personne ne connaissait. Nul ne pourrait d’ailleurs dire comment il était arrivé là. Il habitait une petite cabane en bois remplie de vieux bouquins et se nourrissait des légumes de son potager, de cueillette et de quelques poissons pêchés dans la rivière en contrebas.
On aurait pu croire que ce petit bonhomme n’avait jamais parlé à personne, c’est d’ailleurs ce qu’il s’imaginait, vieux grincheux qu’il était.

Pour lui, son seul lien avec le reste du monde avait été jusqu’à ce jour un petit paquet accompagné d’une lettre qu’il avait trouvé sous un gros champignon lors d’une balade un petit matin d’hiver.
Un longue lettre qu’il prit la peine de lire avant d’avoir la curiosité d’ouvrir le paquet. Cette lettre racontait l’histoire d’un aventurier parti de Chine pour explorer le monde dans ses plus lointains retranchements. Le long périple était raconté dans les détails : les batailles fabuleuses contre des ennemis sauvages, les rencontres avec des gens d’une générosité infinie, les fantastiques contrées traversées, les trésors amassés….d’un trésor le paquet était question. La lettre restait mystérieuse sur sa description, indiquant seulement qu’il s’agissait de la plus incroyable des découvertes.

« Ami, toi qui trouveras cette lettre, sache que j’ai vécu le plus merveilleux des voyages, que mon chemin peut s’arrêter aujourd’hui. Ce bois sera mon dernier Oasis, le repos tant attendu des ces années d’aventures. Je te laisse ce qui est à l’origine de ma soif de parcourir le monde, d’aller vers les autres. Tu en feras j’espère le même usage que moi ».

Plutôt interloqué, le petit bonhomme saisit ensuite le paquet qu’il déballa avec précaution. A l’intérieur, une boite en bois, très sobre mais de très grande qualité. La curiosité devenant de plus en plus forte, il ouvrit délicatement la boite et découvrit un objet pour lui inconnu trônant fièrement dans un écrin en tissu soyeux.
L’objet était constitué d’un boîtier de forme ronde faisant quelques millimètres d’épaisseur, en or peut être, avec les 2 côtés recouvert d’une vitre. Une boucle en cuir reliait les deux extrémités du boîtier.
Il y vit tout de suite une invitation à passer autour de son poignet ce qu’il considéra comme un bijou à première vue tant l’objet était raffiné.
Les vitres de part et d’autre permettaient d’observer l’intérieur de l’objet : le côté supérieur montrait deux bâtonnets indépendants, formant un V, rattachés au centre du boîtier par une de leurs extrémités. « Un V comme victoire » se dit le petit bonhomme qui retrouvait des émotions qu’il n’avait pas connues depuis longtemps.
Il retira de son poignet pour quelques instants seulement son incroyable découverte pour observer l’autre côté. Il y découvrit ce qui pourrait s’apparenter à un mécanisme assez étrange, composé d’une multitude de pièces minuscules et très joliment décorées. Il ne fallu pas longtemps pour réaliser qu’il avait là autre chose qu’un bijou, aussi beau certes, mais qui semblait pouvoir être mis en marche et servir à quelque chose.

Il retourna à sa cabane, alluma une bougie et observa de plus près cet étrange objet. Il tritura une petite roulette vissée sur un des côtés et s’aperçu qu’en tirant d’abord sur celle-ci puis en la faisant tourner sur elle même, les deux bâtonnets se mettaient en mouvement autour d’un axe central…et puis plus rien.
Il y avait bien de l’autre côté, celui faisant apparaître le mécanisme complexe, une espèce de plaque métallique en demi cercle recouvrant la moitié de la surface qui tournait également autour de l’axe central lorsqu’on secouait l’objet, mais tout ceci ne rimait à rien.

La faim venant, le petit bonhomme abandonna pour un temps ses observations et remis la chose autour de son poignet. Il descendit dans son jardin, cueillit quelques carottes et une salade qu’il essora vigoureusement avant de se mettre à table. Après le repas, il alla couper du bois et aiguisa quelques outils qui lui serviraient à cultiver son potager, ce qu’il fit par la suite. Cette débauche d’activité lui fit oublier sa trouvaille qui avait été mise à rude épreuve toute l’après midi.
Exténué, il se posa dans son gros fauteuil et pris le temps de la regarder à nouveau, de la regarder longtemps.

Les bâtonnets avaient bougés et bougeaient encore mais si lentement qu’il fallait fixer l’objet très longtemps pour s’en rendre compte. Les jours passèrent et les bâtonnets continuaient à tourner autour de leur axe. Il y en avait un grand qui tournait beaucoup plus vite que le petit et le petit bonhomme trouva très vite des utilisations très pratiques : le temps de cuisson parfait pour sa soupe de potiron correspondait à un tour complet du plus grand bâtonnet par exemple. Des utilisations plus amusante aussi : descendre à la rivière pour aller chercher de l’eau lui prenait exactement un tour complet du petit bâtonnet. Il se dit qu’il allait essayer de faire mieux que cela, ça l’amusait beaucoup.
Mais on était loin de cette incroyable découverte qui avait donné envie au mystérieux aventurier de parcourir le monde. Pour lui, l’utilité se résumait au calcul du temps de cuisson de ses aliments et à battre ses records de durée passée la tête sous l’eau entre autres.

Mais un beau jour, à force de regarder ce bel objet animé, le petit bonhomme eut une révélation qui changea le cours de sa vie : la révélation du temps qui passe, du temps précieux qui s’écoule de façon aussi inéluctable que le soleil qui se couche jour après jour. La révélation qu’il n’y a pas de temps perdu et qu’une existence ne peut pas se résumer à rester seul au fond d’un bois inconnu de tous.

Le petit bonhomme eut juste le temps de prendre quelques affaires avant de partir à la rencontre du monde entier qui s’offrait à lui. Il traversa tous les continents, sa bonne humeur et son sourire radieux lui ouvrit le cœur de toutes les personnes qu’il rencontra. Il se maria bien sûr, eu beaucoup d’enfants.

Quand il fut bien vieux, il se posa enfin dans une verte contrée avec toute sa famille. Un petit matin d’hiver il quitta la maison très tôt et fit une grande promenade dans la montagne avoisinante. Il avait passé toute la nuit éveillé à écrire une longue lettre qu’il dissimula sous un petit caillou. Il y déposa également un petit paquet qu’il avait soigneusement emballé.
Il redescendit la montagne en sifflotant, le cœur léger en se dépêchant de rejoindre sa petite famille.



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