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Re: Du cuir des canapés "club" et de l'arôme des havanes...


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écrit par Valéry Grancher le 26 juin 2004 19:29:59:

en réponse à: Du cuir des canapés "club" et de l'arôme des havanes... écrit par TempusFugit le 26 juin 2004 17:56:27:

Très bien dit,
ce qui compte c'est l'ouverture et non pas là ou on assoit son séant...
on est tous différent effectivement.
Le soir il m'arrive de m'afaler lascivement sur mon convertible christophe pillet, je mire le bout de mes nikes, en face de moi un kanaga imposant me dévisage, et je noie tout cela dans un nuage de fumée produit par mon D4, et là je me dis qu'il est temàps de se bouger, et je regarde la trotteuse de ma cartier.
mais quand je file au macdo du coin en bermuda, je suis bien heureux de penser à la diver que je vais recevoir....

Bref tous les goûts sont dans la nature, et rien ne sert de classifier les gens par leur mode de vie, le mot 'flunch' m'a heurté....

Ce forum me plaît car jusqu'à mainteant il était ouvert, hétérovlite, on entend parler de toutes sortes de montres, le grand intérêt est que seule l'amour de ces mécaniques nous réunissent, mais maintenant si on commence à me parler et classifier les gens en fonction de leurs gouts culinaires 'kebab' versus 'gagnaire', je pense que je m'en irai

mais bon arrêtons là ce débat qui finalement n'a pas lieux d'être, et désolé de m^'être un peu emporté

amitiés

et vive les montres


Valéry
>...Comme de l'odeur de l'huile de friture et des tabourets de chez "Flunch"...
>C'est certain...il ne s'agit pas du même monde, à l'instar d'une Patek Philippe Calatrava et d'une Seiko Diver !
>Toutefois, pour aller jusqu'au bout du raisonnement (je sais, cela va choquer), il faut aussi tenir compte des goûts personnels, des moyens financiers et du niveau socio-culturel de chacun, de l'âge, de l'anatomie du poignet, du métier, des passions...
>A mes yeux, ce forum doit rester "ouvert"(avec tous les risques que cela comporte), l'enrichissement de chacun ne pouvant venir que de la connaissance de l'autre...et du partage.
>Si ! A titre personnel, je préfère fumer une bonne pipe confortablement installé dans un vieux fauteuil "club" en cuir bien patiné tout en dégustant un doigt de vieux Macallan...Mais, remontant délicatement le poignet mousquetaire de ma chemise pour m'apercevoir que j'ai oublié de remonter, ce matin, ma JLC "UltraThin" en or blanc, il est sûr que je vais avoir une pensée émue pour mon frêre de souffrance tictalcoolique chaussé de Nike, accoudé au comptoir de chez "Roger la Frite" et dont les vapeurs de cuisine imprègnent T-Shirt et Lewis, qui, lui au moins, avec sa "Seiko-Diver-Automatique-qu'il-ne-quitte-jamais-même-pas-pour-dormir" saura l'heure qu'il est...
>Oui, reprenons nous...mais ce n'est sûrement pas nos montres qu'il faut regarder...
>Je crois l'avoir déjà cité il y a quelques années, mais...allez, j'en remets une couche avec ce poème qui représente pour moi un état d'esprit (oubliez le contexte maçonnique...Kipling était Franc-Maçon et je n'y vois pas offense...)
>Il y avait Rundle, le chef de gare,
>Beazelay, des voies et travaux,
>Ackman, de l'intendance,
>Donkin, de la prison,
>Et Blacke, le sergent instructeur,
>Qui fut deux fois notre Vénérable,
>Et aussi le vieux Franjee Eduljee,
>Qui tenait le magasin "Aux Denrées Européennes".
>Dehors, on se disait : « Sergent !, Monsieur !, Salut !, Salaam ! »,
>Dedans, c'était « Mon Frère », et c'était très bien ainsi.
>Nous nous rencontrions sur le Niveau et nous nous quittions sur l'Equerre,
>Moi, j'étais Second Diacre dans ma Loge-Mère, là-bas !
>Il y avait encore Bola Nath, le comptable,
>Saül, le Juif d'Aden,
>Din Mohammed, du bureau du cadastre,
>Le sieur Chuckerbutty,
>Amir Singh, le Sikh,
>Et Castro, des ateliers de réparation,
>Le Catholique romain !
>Nos décors n'étaient pas riches,
>Notre temple était vieux et dénudé,
>Mais nous connaissions les anciens landmarks
>Et les observions scrupuleusement.
>Quand je jette un regard en arrière,
>Cette pensée souvent me revient à l'esprit :
>Au fond, il n'y a pas d'incrédules,
>Si ce n'est peut-être nous-mêmes !
>Car tous les mois, après la tenue,
>Nous nous réunissions pour fumer
>(Nous n'osions pas faire de banquets
>de peur d'enfreindre la règle de caste de certains frères)
>Et nous causions à cœur ouvert de religions
>Et d'autres choses
>Chacun de nous se rapportant
>Au Dieu qu'il connaissait le mieux.
>L'un après l'autre, les Frères prenaient la parole
>Et aucun ne s'agitait.
>Jusqu'à ce que l'aurore réveille les perroquets
>Et le maudit oiseau porte-fièvre ;
>Comme après tant de paroles,
>Nous nous en revenions à cheval,
>Mahomet, Dieu et Shiva
>Jouaient étrangement à cache-cache dans nos têtes.
>Bien souvent depuis lors,
>Mes pas errants au service du gouvernement,
>Ont porté le salut fraternel
>De l'Orient à l'Occident
>Comme cela nous est recommandé,
>De Kohel à Singapour.
>Mais comme je voudrais les revoir tous
>Ceux de ma Loge-Mère, là-bas !
>Comme je voudrais les revoir,
>Mes Frères noirs ou bruns,
>Et sentir le parfum des cigares indigènes
>Pendant que circule l'allumeur,
>Et que le vieux limonadier
>Ronfle sur le plancher de l'office,
>Et me fait retrouver Parfait Maçon
>Une fois encore dans ma Loge d'autrefois.
>Dehors, on se disait : « Sergent !, Monsieur !, Salut !, Salaam ! »
>Dedans, c'était : « Mon Frère », et c'était très bien ainsi.
>Nous nous rencontrions sur le Niveau et nous nous quittions sur l'Equerre,
>Moi, j'étais Second Diacre dans ma Loge-Mère, là-bas !
>Rudyard KIPLING
>(30 décembre 1865 à Bombay - 18 janvier 1936 à Londres)

>
>Cordialement à vous,



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