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Entre les deux, mon coeur balance


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écrit par Bruno, l'Accro du tic-tac le 23 mai 2002 01:15:20:

en réponse à: Festina ou Patek Philippe ? écrit par Zone du Temps le 22 mai 2002 09:06:23:

Salut Zone du Temps,

Te voilà dans de sales draps. Tu es arrivé face au dilemme que nous avons tous connu : une Patek ou une Festina.
Ta question prouve au moins une chose : tu as cherché; tu as comparé, tu as soigneusement et consciencieusement éliminé toutes les autres marques pour finalement focaliser ton choix sur les deux fleurons de l’industrie horlogère helvétique.

Dans le coin gauche, en short jaune canari à poids rose bonbon, la Festina. Issue d’une famille fondée en Suisse en 1902 (cent ans cette année – vive les modèles commémoratifs qui vont s’échanger à prix d’or dans quelques années), elle représente l’aboutissement ultime de l’industrie horlogère Suisse : des mouvements d’une précision redoutable (moins de 5 secondes par mois de dérive par rapport aux meilleurs gardes temps nucléaires), d’une fiabilité à toute épreuve (5 à 6 ans sans révision avant poubelle), une boite en métal léger peinte à la bombe, un bracelet ultra léger en feuille de métal pliées (d’après une technique empruntée à l’aviation – fabrication des portes gobelets), un look moderne et voyant permettant d’épater tout le monde et une reconnaissance très forte dans le public. Une politique marketing ayant choisi comme référents des jeunes hommes aux jambes épilées, aux cranes vides et rasés, au sang recelant toutes les dernières avancées en matière de chimie organique et auxquels il est facile de s’identifier le dimanche avec un vélo, une paire de lunette "oeil de mouche" Oakley et une combinaison en lycra des plus élégantes.

Dans le coin droit, en short Or à côtes de Genève, la Patek Philippe. Issue d’une famille fondée en suisse en 1839, elle représente l’aboutissement suprême de l’art horloger genevois (et donc Suisse bien sûr) : des mouvements et des boîtes fabriqués à la main par des maîtres horlogers très peu nombreux, une finition à en faire pâlir une pipe d’admission de voiture de course et des prix à en faire fondre une Carte American Express Platinium. Si on ajoute à cela un marketing subtil basé sur des référents en proie à un désir induit d’immortalité pour atteindre le stade de la possession, attirant sur eux toute la haine des survivants du stalinisme par ce geste et par ce qu’ils représentent, je suis comme toi, je ne sais plus quoi faire.

Alors, le plus sain(ple) est d’acheter les deux, comme ça, tu ne te seras privé ni de l’une, ni de l’autre.

Amitiés,

Bruno


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