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Tout à fait...

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écrit par Bruno, l'accro du tic tac le 13 décembre 2004 22:34:08:

en réponse à: Re: attention, ces chinoises en titane ne sont pas ce qu'on pense... écrit par Pascal le 13 décembre 2004 21:40:45:

Salut Pascal, Salut ZEN,

le titane est un métal particulièrement difficile à usiner. Ce n'est pas un problème de machines (ce sont les même que les autres) mais d'outils et de vitesse de passage.
LEs outils sont très chers et s'usent très vite. Le temps d'usinage et donc de temps machine est plus long.
L'usinage du titane est donc un travail coûteux... que ce soit à Schaffhausen, au Locle ou à Pékin.
Les "low cost" de l'horlogerie ont trouvé la parade: ils mélangent de la poudre de titane à de la résine, moulent ça sous pression et à chaud pour obtenir une boîte qui ensuite est rectifiée avec des fraises standard.
Ca n'a donc rien à voir avec une carrure de chez IWC, Breitling et autres suisses qui sont accusés de se foutre du client.
Croire qu'un industriel, même chinois, et donc au pied de l'arc en ciel actuel, arrivera à faire aussi bien qu'un autre industriel pour 100 fois moins cher est une utopie.
Encore une manifestation de ce que j'appelle "Si quelque chose est vendu au prix de la merde, c'est que c'est de la merde"... il n'y a pas de magie.

Et l'invasion du cheap dans nos vies la fait sentir de plus en plus la merde, ce qui m'atriste au plus haut point car nous avons de moins en moins le choix. Les rayons des magasins regorgent de toutes ces crottes et le milieu de gamme a disparu. C'est devenu binaire : de la merde, ou du ultra luxe.

Cette recherche systématique du "prix le plus bas" tire tout le marché de la moyenne gamme (donc le plus concurrentiel) vers le bas, et bientôt, voire même d'ores et déjà, nous ne pourrons plus trouver de produits de qualité !
Tout devient jetable, pas cher, pas bien. Les entreprises qui font de la qualité se font bouffer par ces articles soi disant équivalents et crèvent, toutes, petit à petit ou alors basculent du côté obscur de la force.

Cette situation va laisser des traces, profondes, mais j'espère qu'un jour, on fera marche arrière... le quartz, en son temps, a bien failli détruire l'horlogerie traditionnelle. De nombreuses manufactures et marques ont disparu, ou vendu leur âme.
Puis, un fou a prouvé à des banquiers que l'industrie horlogère suisse était en mesure de repartir. Ca n'a pas été sans peine, mais Nicolas Hayek a réussi. Maintenant, il passe pour le grand Satan mais ses détracteurs ont bien profité de l'énorme machine marketing (tiens, encore un concept accusé de tous les maux par les "courte vue") très pertinente qu'il a mis en route dans les années 80 pour promouvoir la Swiss Watch, la Swatch !

M'enfin, c'est pas grave, il paraît que c'est le progrès, et que c'est une démocratisation... moi, je trouve que nous vivons une époque à la con, et vivement que ça finisse.

Amitiés,

Bruno


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