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Ma Domina à moi à 5 euros [IMG]


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écrit par Vapaanga le 22. Août 2005 22:10:35:

Salut à tous!

Retour de vacances avec dans la poche cette montre achetée 5 Euros lors d’un vide grenier:

Je sais, elle n’est pas très belle, elle est plutôt sale et n’a pas l’air de promettre grand chose. Mais bon, y’avait vraiment rien de mieux et je ne voulais pas repartir les mains vides. Et puis 5 Euros, c’est toujours moins cher que La Revue des Montres, et c’est quand même de meilleure qualité!

Bon, évidemment, la montre me plaisait également et l’idée de la retaper moi-même me trottait dans la tête.

Alors, c’est quoi donc cette Domina, me demandez-vous?

C’est une montre avec boîtier en plaqué or, fond vissé en acier, étanche, aiguilles tritium.

On pourrait penser que la belle date des années 60, mais en fait elle est un tout petit peu plus vieille. Pour ma part, je dirai début des années 50.

A cela, une raison, ce mouvement:

C’est un AS 1287 (AS pour « Adolf Schild », nom du fabriquant d’ébauche).

AS était un fabriquant qui faisait partie du conglomérat Ébauche SA, qui est aujourd’hui devenu ETA. Autant dire qu’à l’époque, ils fabriquaient déjà de la qualité. Aujourd’hui encore, quelques marques équipent encore leur montre avec d’anciennes ébauches de mouvement AS, en particulier des mouvements réveils.

L’AS 1287 est calibre à remontage manuel de très bonne facture.

Il n’en a pas l’air, mais à l’époque, c’était un excellent mouvement comme en témoigne ces quelques caractéristiques:

- mouvement anticorrosion plaqué or rose, comme les calibres Omega de l’époque

- dispositif antichoc Incabloc: au début des années 50, toute les montres n’en étaient pas encore équipées, le dispositif ayant été commercialisé qu’à partir de 1937.

- seconde centrale indirecte, très typique des montres fin années 40 début 1950. Ici, le calibre était probablement un mouvement avec petite seconde à 6, mais il a été entièrement remanié pour accepter la seconde centrale.

- rouages avec finition brossée circulaire qu’on retrouve sur les Jaeger, Omega ou autres mouvements de grandes marques de l’époque. Dans les années 60, cette finition sera abandonnée pour des raisons d’économie.

- la fréquence du balancier fait 18 000 alternances par heure, et est équipé d’un système de masselottes.

- spiral Bréguet: et oui, ce calibre en est équipé! Le spiral est par ailleurs bleui, le grand luxe!

Bref, ce mouvement a tout d’un vintage, un vrai dinosaure. C’est ce qui me plaisait également en faisant l’acquisition de cette montre: l’idée d’avoir au poignet un tracteur qui tire sans problème depuis plus de cinquante ans maintenant! C’est magique!

Mais pour cela, il fallait lui redonner un petit coup de fraîcheur pour qu’elle soit présentable au poignet et réellement fonctionnelle.

Tout a commencé par un démontage en règle complet du mouvement et des parties de la montre:

Puis est venu le nettoyage de chaque partie, pièce par pièce:

Après le nettoyage, on continue par le huilage à l’aide du pique huile approprié. Il faut choisir soigneusement les huiles et les graisses en fonction des axes et de leur fonction. Par exemple, le barillet a nécessité un démontage complet, son nettoyage, puis le regraissage avec une graisse synthétique moderne.

Le calibre dont il ne reste plus que le pont de la seconde centrale indirecte à monter:

Mais avant, un huilage en règle sans excès:

Puis vient l’Incabloc que l’on démonte. J’apprécie beaucoup la facilité de démontage du système qui est non seulement très bien exécuté, mais d’une ingéniosité déconcertante. On lève le système de lamelle (qui sert également de ressort antichoc) comme ici:

Puis on retire le pivot et le contre pivot de l’Incabloc emboîtés l’un sur l’autre:

Et on huile le contre pivot en y déposant une infime goutte de Moebius 9210:

Quand on a fini, on huile les levées de l’ancre.

J’adore ce moment où, doucement, je remonte le mécanisme et que le balancier se met à osciller avec une facilité et une agilité qu’il n’avait plus connu depuis longtemps. C’est un très grand plaisir que de redonner vie à une montre.

Le mouvement dont le nettoyage est terminé à côté du fond de boîte, de l’anneau de fixation et du cadran nettoyés:

J’ai redéposé sur l’aiguille des secondes une petite touche de peinture rouge acrylique car il en manquait un peu. Le mouvement prêt à être emboîté avec le jeu d’aguille nettoyé, et le verre partiellement repoli:

Le mouvement dans son boîtier prêt à revivre:

Et voilà le résultat: une belle vintage parfaitement opérationnelle qui a retrouvé vie grâce à des soins adaptés!

Allez, une chtite photo pour rappeler le départ:

5 Euros, c’est pas cher, et ça permet de se faire plaisir, bien plus qu’en achetant La Revue des Montres! Croyez moi!

Amicalement

Vapaanga



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