Montres z'et automobiles


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écrit par Scarb le 16 mai 2006 11:46:53:

en réponse à: De la proximité entre notre passion et une autre... écrit par Bruno, l'Accro du Tic Tac le 15 mai 2006 12:04:17:

Salut Bruno

c'est tout à fait bien vu évidemment, encore fallait il le dire avec style.
Pour ma part c'est indissociable et dans mes réflexions d'achat et mes coups de coeur je ne peux m'empêcher de comparer avec mes coups de coeur et achat dans le monde automobile:dans les deux cas d'ailleurs ce qui distingue l'amateur du "simple" acheteur mu par la nécessité d'acheter un bien utile, c'est que l'amateur s'attarde bien entendu à parler du "moteur" qui anime tant sa voiture que son garde temps...
Et puis il est si tentant d'associer les deux images..;et je me demande si ce n'est pas toi qui l'avait fait à l'époque (style "Rolo" c'est la Béhème, Patek la ROlls, etc..).
En ce qui concerne ma dernière acquisition (Pannie Black Seal) si son design me procure une émotion aussi vive qu'une carosserie dessinée par Pininfarina, j'ose espérer qu'elle sera plus fiable que mes Alfa de ma jeunesse (que j'ai pourtant adorées et que je regrette quand même unpeu quand je roule mon ML ou une Saab)

bien à toi
Frédéric

>Salut les gars,
>et pas les filles ? Y’en a pas, ce qui est dommage, mais c'est assez logique.
>En lisant ce matin l’échange à propos de cette GMT Master II avec la boîte mais sans les papiers, il m’est apparu que vous traitiez de cette montre comme on l’aurait fait d’une voiture d’occasion.
>Certes comparaison n’est pas raison, mais l’analogie est assez forte.
>On parle de révisions, de carnet d’entretien, de cote de l’occasion, de pièces détachées, de restauration; de réseau officiel pour l’entretien, de petits réparateurs indépendants, d’aiguilles, de cadrans, de compteurs, de roues, de ressorts, de pompes... bref, le vocabulaire, presque toujours révélateur de l’univers émotionnel dans lequel évolue le concept est identique.
>On redoute, ou pas (mais sans l’ignorer), l’image véhiculée par telle ou telle marque, on reconnaît quelques grandes marques autours desquelles un consensus est facile à obtenir et que l’on sait brûler en quelques minutes toujours de façon consensuelle (ce sont les bûchers du moyen âge). On est prêt à dépenser des sommes déraisonnables pour un modèle qui au final rend un service identique à un autre beaucoup moins cher, mais pas aussi excitant. On suit des principes qui dictent que pour certaines montres il faut les papiers et le carnet et d’autres pour lesquelles ce n’est pas indispensable tant le logo ou la renommée du modèle se suffisent à eux même pour déclencher l’achat. On assiste à des lutes, parfois cordiales, parfois déplacées sur des sujets aussi essentiels que pointus. Il apparaît des clivages entre les amateurs des anciennes et ceux des modernes. On discourre longuement sur l’efficacité des technologies avancées qui ne suffit pas toujours à faire oublier le charme des technologies désuètes... Là encore, les comportements révélateurs des enjeux profonds de l’individu liés à cet univers sont identiques.
>Pour finir, comme l’Automobile, l’Horlogerie a ses salons, ses margoulins, ses entrepreneurs passionnés, ses artisans, ses approches marketing rationnelles, ses guerres de positionnements, ses repositionnements (laissant parfois les anciens aficionados au bord du chemin, du coup prêts à tout brûler plutôt que de voir leur amante aller vers d’autres bras)… Comme l’automobile donc, l’Horlogerie est un business avant d’être une passion, enfin, plus exactement, ce fut un outil qui a été instrumentalisé par les hommes (avec le petit h) pour devenir une expression de quelques sentiments difficiles à extérioriser quand on est un homme qui ne parle pas de ce que l’on ressent. D’autres hommes se sont emparés de ce besoin et des attentes liées pour faire de l’argent, tout en rendant le service attendu.
>Après cela, quoi d’étonnant de voir des montres très voyantes aux poignets des pilotes de Formule 1 et des personnes gravitant dans ce milieu (journalistes, techniciens, bimbos et amateurs) ?
>Et quoi d’étonnant de voir dans les magasines automobiles des pubs pour les montres, de constater les rapprochement parfois heureux, parfois malheureux entre marques horlogères et marques automobiles ?
>Rien d’étonnant, c’est la nature humaine qui s’exprime. Elle nous pousse à nous emparer d’objets complexes, quasi magiques, étendant nos capacités d’humains sur des terrains très difficiles à maîtriser et pour lesquels l’enjeu est très important (le temps et l’espace) et à les charger collectivement d’une émotion telle que ces objets en deviennent des amulettes !
>Amitiés,
>Bruno



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