Ce qu'il faut avoir en tête, c'est que presque toute l'industrie


[ CHRONOMANIA (LA PASSION DES MONTRES) - LE FORUM ]


écrit par Alain le 21 septembre 2001 09:40:31:

en réponse à: un passé qui ne passe pas? écrit par jojo l'arsouille le 21 septembre 2001 09:04:04:

horlogère suisse a plongé au fond du gouffre à l'arrivée du Quartz (pas cher, précis, moderne, exit la montre mécanique de papa). La plupart des marques ont mis la clef sous la porte, on s'est revendu les noms et les licences dans tous les sens… bref, la déconfiture. A cette époque, personne n'aurait misé un pfennig sur le retour en vogue de l'horlogerie mécanique. Et puis monsieur Hayek a inventé sinon la Swatch du moins son immense succès commercial. Et fortune faite, il a fait renaître une grande partie de l'industrie horlogère helvète de ses cendres, se remettant à fabriquer des montres mécaniques de haut de gamme avec l'argent des petites quartz en plastique.
Blancpain n'a rien à voir avec le M. Blancpain de 1735, mais alors rien du tout (comme Perrelet, Graham, et d'autres marques du genre "la nuit des morts vivants"). Quant à la marque Blancpain, elle n'a jamais produit de montres à quartz pour la simple raison… qu'elle n'existait plus au temps des montres à quartz. Biver, lieutenant de Hayek avant de devenir son propre patron puis de redevenir lieutenant de Hayek, a créé Blancpain de toutes pièces : une marque pas trop connue, donc sans réputation particulière (ils fabriquaient des montres de sport de gamme moyenne dans les années 50/60, dont la fameuse fifty Fathom), ni bonne ni mauvaise, sortie du catalogue de marques rachetées par Swatch-ETA à pleines brouettes (Hamilton, Longines, Bréguet, j'en passe et des meilleures), mais ratachée à un glorieux ancêtre, qui serait plié de rire s'il savait.
Donc le passé de Blancpain est une pure création de marketing. De même que le passé prestigieux de Longines n'a rien à voir avec les daubes à quartz badgées Longines du groupe ETA, etc.
Pour Lange, c'est plus compliqué. La marque est morte au lendemain de la guerre, mais c'est bel et bien l'héritier du nom qui la refondée une fois le mur de Berlin foutu par terre. Mais là aussi, c'est moins la glorieuse tradition horlogère de la Saxe qui a permi cette renaissance, que la volonté, la compétence et les capitaux du groupe suisse LMH (IWC/JLC) qui voulait se doter d'une marque très haut de gamme pour rivaliser sur le créneau de Patek. Et le sympathique Walter Lange est moins un chef d'entreprise qu'une vitrine de la marque, qui est dirigée en réalité par le patron de LMH, Blumlein.
Tout ça pour dire que rares sont les manufactures avec une histoire continue, on peut citer Rolex, Jaeger-LeCoultre ou Patek-Philippe, la plupart des autres ayant déposé leur bilan trois ou quatre fois avant de nous revenir bardées de beaux prospectus vantant leur histoire séculaire…
Sic Transit Gloria Mundi, comme on dit dans les mauvais polars.




Réponses:


[ CHRONOMANIA (LA PASSION DES MONTRES) - LE FORUM ]