Richemont: licenciements chez Cartier
écrit par Charles le 03 juin 2003 01:13:50:
En difficulté, Cartier va licencier en Suisse
Article publié le 2 Juin 2003
--------------------------------------------------------------------------------
La décision a été prise la semaine dernière entre Paris et Genève: au vu des résultats inquiétants de ce début d'année, Cartier va licencier du personnel sur ses sites de production neuchâtelois de La Chaux-de-Fonds, bernois de Villeret et fribourgeois de Villars-sur-Glâne. Si elle n'est pas encore officialisée, l'annonce de cette vague de licenciements devrait l'être dans les jours à venir.
Cartier est la marque forte du groupe Richemont. Avec un chiffre d'affaires estimé à 1,5 milliard d'euros pour l'exercice 2001-2002 (dont environ 50% pour l'horlogerie et 35% pour la joaillerie) et une marge d'environ 20%, Cartier est (ou était) aussi la pourvoyeuse de bénéfices du groupe. Or la marque connaît des années difficiles depuis le tournant du millénaire. Une problématique qui, bien au-delà du ralentissement économique, s'explique par son incapacité à renouveler son image et, partant, sa clientèle. Le résultat est là: des 480 000 montres produites il y a quelques années par Cartier (un record), ce chiffre, selon des sources internes, pourrait tomber à 230 000 pour l'exercice en cours alors que le budget tablait encore sur des ventes dépassant les 300 000 pièces. D'où la nécessaire réduction des moyens de production.
La puissance industrielle de la division horlogère et joaillière de Cartier est principalement concentrée sur les sites de La Chaux-de-Fonds (680 collaborateurs), de Villeret (100 collaborateurs) et de Villars-sur-Glâne (260 collaborateurs). Ce sont eux qui devraient être touchés en premier lieu par les réductions de personnel. A cela s'ajoutent des unités de production aux Fins (France) et aux Brenets (NE), ainsi que la société Stern Créations, qui œuvrent à la fois pour Cartier et pour d'autres marques du groupe. C'est dire que ces entités ne sont pas à l'abri à court ou moyen termes. Le problème est d'autant plus aigu pour Richemont que l'autre marque «de volume», à savoir Baume & Mercier, ne se porte guère mieux. Après avoir vendu plus de 185 000 montres il y a deux ans, la marque risque de devoir ajuster sa production à 110 000 pièces pour l'exercice en cours.
Si les informations relatives au nombre de personnes touchées varient fortement selon les interlocuteurs et ne permettent pas d'annoncer aujourd'hui un chiffre fiable, la volonté claire de réduction des coûts intervient quelques jours avant la publication, jeudi, des résultats 2002-2003 de Richemont. Le groupe a déjà prévenu qu'il s'attendait à un résultat opérationnel en baisse de quelque 40%.
Le Temps / Michel Jeannot , BIPH / www.letemps.ch
Réponses: