La revue de ma SinnST103


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écrit par Franck le 20 novembre 2001 14:52:10:

Voici la revue de ma Sinn. Comme je n’ai pas de page perso chez quiconque, je vous l’envoie sous forme de message sur ce forum et non sous forme de lien. Alain, je ferai comme pour ma Breitling, je t’emailerai le document original pour tes archives.
Bonne lecture et veuillez excuser la mise en page, je ne suis pas un grand maquettiste.

Sinn ST 103

Curieusement je n’ ai découvert la marque Sinn que très récemment, ce grâce à l’immensité des informations que l’on peut glâner sur la toile. En revanche, cela faisait fort longtemps que la production de Bell and Ross m’avait bien tapé dans l’œil. Le « Made by Sinn » dont sont affublées certaines des montres de cette marque n’avait pas manqué de m’interpeller, mais de là à imaginer que « Sinn » puisse être une marque à part entière, il avait un pas que je mis quelque temps à franchir.
Et oui, finalement il a bien fallut s’y résoudre, Sinn est un fabricant de montres. Ceux qui se sont promené sur leur site (très moche) le savent. Et quel fabricant. Il y en a pour tous les goûts et la gamme est pléthorique. Montres de plongée, d’aviateurs, de baroudeurs, j’en passe et des meilleures. Allez voir vous même, ça vaut le détour.

Mais revenons à l’objet de cette petite revue, ma St103.
J’aime cette montre parceque je la trouve modeste et belle à la fois. C’est à mon avis un des meilleur rapport qualité prix du moment. Chez qui peux-t-on trouver une montre basée sur un 7050 Valjoux à moins de 600 euros? Hein ? je vous le donne Emile, pas grand monde.
Moi, pour le coup, je la voulais impérativement en finition entrée de gamme, à savoir verre acrylique, bracelet cuir (et non acier brossé/poli) et pas de fond transparent.

La ST103, c’est du rustique et assez costaud. La mienne est très précise, de l’ordre de + 3 secondes par jour.
Sur la photo elle est montée en bracelet non d’origine en croco (pleine peau svp) couleur miel qui rehausse superbement le cadran noir mat. Du moins c’est mon avis.
Donc c’est un calibre Valjoux 7750 sans histoire qui anime l’engin. Pas grand chose à dire la-desssus, c’est théoriquement solide et éprouvé. Sur la mienne, pas de bol, le compteur des minutes a parfois du mal à « acrocher ». Ce sera à solutionner très vite. Comme je l’expliquerai plus bas, mon expérience mitigée avec Sinn me retient de renvoyer la montre illico en révision bien qu’elle soit toujours sous garantie.

Disposition classique des compteurs à 6h / 9h / 12h. Je n’aime pas trop cet ordre déséquilibré, je trouve que cela nuit à l’harmonie du cadran. Mais bon, je ferais avec.
Cette disposition à au moins le mérite de laisser plein de place à 3 heures. De ce fait nous sommes gratifiés de deux petits guichets : Un pour la date et l’autre pour le jour.
Une critique toute personnelle concerne l’indication du jour, dont je n’ai absolument aucune utilité. Cela ne fait à mon goût que surcharger inutilement le cadran. Qui plus est,
l’alignement jour / date est assez médiocre. Il est très difficile d’avoir les deux textes bien alignés au quart de poil et centrés dans leurs guichets respectifs. C’est un léger détail mais ça a le don de m’agacer…

Un autre regret : La lunette bi-directionnelle en plastique un peu cheap et non crantée. Quand je la compare avec celle de ma Rolex Submariner et de ses 120 clics pour une rotation complète, la Sinn fait un peu simplette.
Mais on excuse tout ça car sa bonne tronche de montre de pilote est fabuleuse. Sinn s’est énormément inspiré des Breguet XX des années soixante, même fontes sur le cadran et la lunette, mêmes boutons poussoirs non vissés, cornes modelées à l’identique… On leur pardonnera, car la copie est belle et de bon goût.

Breguet XX ca 1970

La ST103 a un diamètre de 41 mm, ce qui n’en fait pas une petite montre à proprement parler. Le bracelet en peau de reptile aide à faire passer la taille et le tout est très homogène. L’engin reste agréable au poignet.
Elle est assez lourde et on oublie pas facilement qu’on la porte. Je n’ai pas pesé la ST103 et j’ose imaginer qu’en version SA (pour saphire) et en bracelet acier, ce doit être un véritable char d’assaut.
La finition générale est assez bonne. Les index sont bien imprimés, les textes du cadran sont assez succints : « SINN » et « Automatik » sont eux aussi très proprement inscrits. Idem pour les chiffres sur la lunette.
Les textes d’indications de jours et dates sont malheureusement imprimés trop légèrement.
Un détail, tout est inscrit en allemand. Pour un supplément, on peut avoir les jours en anglais, mais je préfère la montre ainsi. C’est plus typique (après tout la marque est allemande) et moins courant dans la production actuelle.

La qualité de fabrication est banale. Je sens la montre vibrer au poignet à chaque impulsion un peu prononcé que je lui donne. J’entends très distinctement la masse oscillante qui tournicote et la montre transmet alors des vibrations vraiment très prononcées. C’est assez marrant mais plutôt déroutant au début.
Au chapitre peut mieux faire, les poussoirs du chrono sont très durs et la couronne de remontoir, qui est vissée, est elle aussi assez dure à manipuler. Je m’arrache la peau du pouce quand je remets la montre à l’heure.



Ma Sinn en bracelet cuir marron (merci Breitling)

Donc j’ai découvert Sinn sur le tard. Et poutant, la marque fut créée en 1961, voici 40 ans, par Helmut Sinn, ancien pilote de chasse durant la seconde guerre mondiale. Tout en s’inspirant de l’esthétique des appareils de navigation, il réussit à créer une petite gamme de montre chronographes dans la lignée de Hanhart, Auricoste, Airain et tuttli quanti. Le succès est au rendez-vous.

Modèle pour la Bundeswehr ca 1968

Court-circuitant les réseaux de distribution horlogers traditonnels, Helmut Sinn developpa bien avant l’heure d’Internet un système de vente directement du producteur au consommateur en ne commercialisant ses montres que par correspondance.
En 1990, Lothar Schmidt entre dans le capital de Sinn. En 1997 c’est l’engueulade qui débouche sur un procès qui semble-t-il dure toujours. Le père Helmut toujours vaillant crée alors la marque Chronosport en s’inspirant très largement des ses propres montres Sinn.

Chronosport serie 40

Il s’associe en parrallèle avec Michael Kobold, un américain désireux lui aussi de reprendre à bon compte la formule Montre de pilotes + ventes sur internet sans intermédiaires = brozoufs sonnants et trébuchants.
Donc, si on récapitule : Chronosport, Bell and Ross, Kobold, cela ne fait rien de moins que trois variations sur thème original des montres Sinn. Pas mal comme vecteur d’idées horlogères.

Aujourd’hui, la firme Sinn à 40 ans.
Pour fêter dignement l’évènement, Sinn édite un chronographe basé sur le modèle 356 et baptisé pour l’occase « Jubiläumsuhr ».


Un paragraphe sur les (in)compétences commerciales de Sinn.
A l’heure où j’écris, Sinn ne vend toujours pas en ligne à destination de la France. Ce du fait de leur partenariat avec Bell and Ross. Mais tout devrait finir en Février 2002. C’est chez Sinn que l’on m’a dit ça.
Un conseil, être TRES patient et compréhensif avec leur service commercial. Ce jugement n’engage que moi mais je les trouve particulièrement nuls et inefficaces.
Ce ne sont pas moins de 10 appels téléphoniques, 5 emails et 5 fax qu’il m’a fallut passer pour commander, transférer l’argent, s’assurer du transfert, reconfirmer la commande, reconfirmer la référence, reconfirmer que non-merci-je-ne-la-veux-PAS-en-bracelet-acier, redonner l’adresse de livraison, (en Espagne) pour finalement recevoir la montre par UPS à mes frais avec une adresse mal notée.
C’était moins une: A près avoir tourné une heure dans la zone industrielle le livreur allait repartir sans me livrer la montre.

J’ai cru lire sur TZ des commentaires peu élogieux sur le service commercial de Sinn. Si il y a d’autres expériences vécues de la sorte avec eux j’aimerai bien en être informé par simple curiosité.


Pour conclure je reprendrai ce que j’ai dit dans mon introduction. Cette montre est un excellent rapport qualité / prix / plaisir.
Je ne me lasse pas de la regarder et de triturer les poussoirs du chrono. Elle m’a coûté 3300 francs, (j’ai eu la chance de la payer hors taxes) et avant de trouver moins cher va falloir chercher longtemps…
Je suis rentré chez un revendeur Bell and Ross l’autre jour et j’ai vu sa sœur jumelle, la Classic B, dans la même configuration (bracelet cuir et verre acrylique) affichée à 8900 francs. Autant dire cela a encore contribué à rendre ma Sinn plus sympathique malgré ses petits défauts. Je me tâte maintenant pour lui acheter une petite sœur…vous connaissez la 156 militaire ?


Des idées de sites où se promener :
www.sinn.de
www.koboldwatches.com
www.guinand-watch.de





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