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Pourquoi on est nostalgique de ce que l'on n'a pas aimé dès le début.


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écrit par ZEN le 20 février 2005 09:48:44:

La question ressemble à une prise de tête et pourtant elle correspond à une réalité dans les montres mais aussi ailleurs.
Je reviens sur la Rainbow, je me souviens ici même et ailleurs de posts "Rainbow , rien de beau" ou ZENITH est une marque "poussiéreuse". La De Luca qui connait un certain succès aujourd'hui s'est mal vendue à l'époque où elle était en catalogue, d'ailleurs c'est incroyable le nombre de NOS en circulation.
Mieux la Rainbow a été bradée par des revenveurs parfois à plus de 40% et depuis qu'ils n'en ont plus on la leur réclame.
L'image de ZENITH a changé totalement et on entend "mais c'est pas ça qu'on voulait" . Pourtant les arguments pour y venir ont été servis par les plus critiques...

Un revendeur OMEGA me disait que les série limitée OMEGA avaient souvent assez peu de succès avant de devenir introuvable.
Une sorte de complexe de la rareté.

Un marchand de stylos de luxe me racontait avoir pris toutes les séries limitées de MONT-BLANC et n'en n'avoir que très peu vendu. Il a tout bradé , il y a deux ans à 50% et depuis chaque semaine il a deux ou trois persones qui lui réclament ces modèles et seraient prêts à les payer plein tarif.

Un coutelier qui travaillait autrefois dans une grande maison m'expliquait que sur des séries limitées à 50 ou 70 pièces, c'est une fois que tout était vendu que les commandes tombaient parfois trois ans après la fin des livraisons.

Un libraire de solderie me racontait il y a une semaine au sujet du livre sur les montres en trois langues que son stock a été à moins un ( le mien) pendant six mois puis ses 10 exemplaires sont partis très lentement. Il avit des tas d'autres exemples.
On lui demande ce livre et les clients qui le cherchent l'on vu chez lui sans l'acheter.

Symptomatique un broc me racontait la semaine dernière qu'il avait des objets exposés que les clients regardent et lorsqu'ils sont vendus, ils les cherchent...les réclamentent indiquent qu'ils les regrettent.

C'est ainsi, les types 20 que nous recherchons n'intéressaient personne il y a 20 ans...et à 300 francs on se payait une VIXA. Aujourd'hui c'est 25 fois plus et encore...

Ce que j'en déduis, c'est qu'il faut relativiser et se méfier des jugements hâtifs. Les modes sont souvent rejetées au départ mais ce qui déplait le plus n'est pas ce qui marche le moins et on finit parfois par tomber soi-même.

S'habituer à voir conduit la plupart du temps à trois comportements : On adorait et on n'aime plus, on détestait et on adore ou l'objet laissait indifférent et rien n'a changé.

Les marketeurs, maquettistes et décorateurs connaissent ce phénomène du "c'était mieux avant" ou " C'est vraiment mieux maintenant" puis après quelques années on revient parfois sur des modèles anciens qui suscitent les mêmes réflexions.

Relativiser est antinomique avec la notion même de passion. Alors, on veut "moucheter" l'interlocuteur, lui prouver qu'il a tort mais on s'adresse à son irrationnel et c'est son rationnel qui répond.

La discussion s'envenime jusqu'à devenir empoisonnante. C'est ça ou lisser les discussions et se limiter à "Sublime" "merveilleux" "j'adore" ...le consensus passe par le partage même simulé, notre plus petit dénominateur commun reste notre intéret pour l'horlogerie.

Nous ne réagirons pas de la même façon pour les mêmes choses et fort heureusement les uns et les autres seront en désaccord sur tel ou tel point. C'est ce qui fait les modes et les déconstruit, les courants d'idées et crée les envies.

Nous ne réagissons pas tous en même temps et le trop tard des uns est le trop tôt des autres. Les derniers peuvent spéculer sur les premiers mais chacun à notre tour nous passons d'un rang à l'autre...

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