[ Aller au nouveau Forum ]

Précision des vintages-2ème partie: L'influence du magnétisme.


[ chronomania.net - Les archives de l'ancien forum ]


écrit par ZEN le 20 mars 2005 12:10:45:

La précision des vintages

2 ème partie

Avant d’aborder l’influence de la pression barométrique, il est utile de se pencher sur celle du champ magnétique pour mieux comprendre l’exploit lié à la fabrication des « vintages » c'est-à-dire des montres qui des années 40 à 70 pour lesquelles des développements technologiques majeurs sont intervenus. Les travaux du laboratoire Suisse de recherche horlogère sont en la matière très instructifs et témoignent des difficultés que la mise au point des mouvements a pu susciter.

L’influence du champ magnétique.

Le champ magnétique agit sur toutes les pièces de la montre. L’effet principal est constatable sur les organes d’échappement et surtout sur le système régulateur balancier/spiral.
L’effet sur les arbres, pignons et aiguilles est décelable et globalement il peut être considérable.
Si le balancier possède deux bras en acier (pour un bimétallique), ces bras comme pour une boussole auront tendance à s’orienter dans le champ magnétique (chacun a déjà fait le test avec une aiguille sur de l’eau).
Le champ agit en produisant un couple qui se surajoute au couple élastique du spiral ce qui entraîne une diminution de période (perte d’amplitude) et bien sur fait avancer la montre anormalement.

L’influence du champ magnétique a essentiellement trois effets :

-Une influence temporaire
-Un effet résiduel
-Et l’arrêt de la montre.

Claude Attinger explique que l’influence temporaire, c’est l’effet temporaire de l’exposition de la montre au champ magnétique.
Par exemple, une montre qui exposée en permanence prendrait 2 minutes par jour, n’avancerait que 1,2 secondes pour 15 minutes.
La conséquence est alors quasi négligeable.

L’effet résiduel, c’est ce qui se passe après l’exposition au champ magnétique. Ici les pièces restent en quelque sorte aimantées et interagissent entre elles comme autant d’aimants .L’effet est permanents certes moins dévastateur que l’influence temporaire mais plus durable.
Si l’effet résiduel est de 2 minutes par jour, cet écart vient s’ajouter à l’écart de marche habituellement enregistré et ce, chaque jour.

Le troisième effet est l’arrêt de la montre en raison d’un champ trop élevé.

Les équipements de nos environnements n’ont cessé de créer des champs magnétiques nouveaux. Hauts parleurs, écrans…il suffit souvent de quelques centimètres pour réduire voire annuler l’effet de ces champs.
Il reste le champ magnétique terrestre auquel on n’échappe pas. L’effet est important car une montre préalablement exposée et « magnétisée » sera d’autant plus sensible au champ magnétique terrestre.

Des écarts allant jusqu’à 1 seconde/jour ont été mesurés.

L’expèrience suivante a été enregistrée en 1948 :

Montre réglée à + 17 sec /jour :

Exposition à 50 gauss parallèlement au cadran pendant quelques secondes puis sortie du champ.

Mesures :

Remontoir au nord + 120 secondes
Ouest + 80 secondes
Sud + 125 secondes
Est + 180 secondes

La montre est passée dans un appareil de démagnétisation et revient à 16 secondes/jour.

Pour parer aux effets du magnétisme, la recherche s’est orientée dans des systèmes balancier/spiraux en alliages non magnétiques.
Des essais furent tentés sur des balanciers en laiton et des spiraux en bronze ce qui au plan thermique fut catastrophique fut en revanche excellent du point de vue magnétique.

Les balanciers en maillechort ou en bronze au béryllium furent préférés des les années 40 avec des spiraux auto compensateurs, Nivarox ou métélinvar.

L’étude de Claude Attinger démontre que la difficulté fut de fabriquer des alliages auto compensateurs et totalement antimagnétique car ce qui était gagné d’un coté était perdu de l’autre vu que plus un spiral est amagnétique moins il compense les effets de la température.

L’écart lié à la température étant potentiellement plus lourd à gérer que celui résultant du magnétisme, c’est par des solutions « extérieures » aux mouvements que les recherches des années 50 se sont portées.

Des écrans en fer doux, en « mu-métal » (alliage de fer, nickel, cuivre et chrome) en « permalloy » ( alliage de fer, nickel manganèse et molybdène).

En outre, les échappements ont été fabriqués en alliages non magnétiques comme comme les aiguilles etc…les matériaux employés posaient pour ces vintages des problèmes de fabrication notamment pour les bronzes au Béryllium.


Balancier bimétallique d'une OMEGA


Balancier et systéme régulateur ZENITH de Charles Rosat.

(à suivre)



Réponses:


[ chronomania.net - Les archives de l'ancien forum ]