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Re: Correction...


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écrit par Bruno, l'accro du tic tac le 24 avril 2005 01:13:51:

en réponse à: Correction... écrit par Vapaanga le 22 avril 2005 21:26:12:

Hello Vapaanga


La reconversion vers le haut de gamme a été entamée réellement il y a une quinzaine d’année et s‘est accélérée avec la concentration de la plupart des marques historiques dans des grands groupes vers le début 2000. Quand l’horlogerie mécanique suisse a commencé a retrouver des adeptes, nous étions en 1982-1983. A l’époque, ce n’est pas le luxe qui a redonné envie de racheter du mécanique. C’est 10 années de quartz de piètre finition et un public qui, malgré tout, avait goût pour une certaine qualité.

C'est l'ami Nicolas Hayek qui a relancé l'industrie horlogère suisse en trouvant un nouveau positionnement pour ses produits : l'accessoire de mode, dynamique, trendy... la SWATCH et tout le marketing de très haute volée qui allait avec. La communication de swatch ne disait pas : on donne l'heure super mieux que les seiko... non, elle disait on donne l'heure et en plus on est jolies, originales et SUISSES ! C’était à l’époque un luxe, accessible sous le prétexte de l’effet mode !

Absolument pas! Se passer d’histoire est impossible: c’est elle qui a toujours légitimé les prix très élevés de marques très assises telles que Vacheron, Audemars ou Patek. Lange a gagné ses lettres de noblesse par les innovations techniques qu’elle a apporté lors de sa « résurgence » dans les années 90. Autrement dit, Lange aurait déboulé comme ça, sans aucune innovation technique, avec les prix qu’elle défendait, le public n’aurait jamais suivi.

Ben là, tu dis deux choses opposées dans le même chapitre. Je te dis que le positionnement "luxe" ne nécessite pas forcément un passé long comme la liste des opérations pour assembler un calibre PP 89. Tu me réponds que "Se passer d’histoire est impossible" et ensuite tu me rejoins en ce que L&S s'en est sorti différemment, par la qualité et la technicité de ses produits. Nous sommes donc d'accord... le passé n'est pas nécessaire si l'on a autre chose à proposer.

On ne compte plus les marques avec un positionnement luxe qui se sont crashées dans les années 90 parce qu’elles n’avaient aucunement les qualités requises pour afficher la prétention du mot « luxe ». Leur nom est oublié pour jamais.

Je n'ai jamais dit que Luxe = fausse qualité... au contraire. Par contre, ce que je maintiens c’est que le rapport qualité / prix est moins favorable. Mais ce n’est pas parce qu’ils se foutent du client, non, c’est parce que le client achète également le fait que ce soit cher !

Les marques marketing le savent bien: pourquoi Panerai s’étale donc autant sur sa très longue histoire horlogère? Un manque de légitimité peut être?

La communication de Panerai n'est pas un modèle du genre, je passe donc.

A savoir si le mouvement de la Twenty Four est de haute lignée ou non, je n’en sais rien, je ne l’ai jamais vu. Je suis étonné qu’un amateur comme toi puisse toutefois penser que Quartz = Pas de haute lignée.

Ben, personnellement, tout amateur que je sois, je n'éprouve aucune passion pour les mouvements à quartz. Et je crois ne pas être le seul. Mais de toute façon, si tu relis ce que tu dis en bas de ce message (positionnement "manufacture") tu es d'accord avec moi sur la noblesse du quartz. Il n’en reste pas moins que les clients pour une grande partie d’entre eux s’en cognent.

En tout cas, le mouvement n’est effectivement pas tout dans une montre, mais c’est quand même 50% de la montre rien que physiquement. A moins de nier cette réalité, une F. M. avec un mouvement auto quartz Swatchgroup à 15 EUROS, ce n’est pas du luxe et encore moins de la haute horlogerie. Cela s‘appelle se moquer de ses clients et abuser de leur confiance grâce à son nom.

Pourtant des tas de gens riches se sont offert et continuent de s'offrir des Frank Muller. Certes, ce ne sont pas des amateurs éclairés d'horlogerie... mais il faut arrêter de croire que nous sommes la cible de toutes ces marques. Ils n'en ont rien à secouer de nous. Nous sommes l'épaisseur du trait sur leur bilan. Ceux qui sont leur fond de commerce sont des amateurs de luxe, de choses inaccessibles au commun des mortels, pas les fêlés du spiral comme nous.

Et dans le commerce, c’est bien connu: tôt ou tard, une marque qui se fout de la gueule de ses clients finit toujours par le payer. La preuve par l’exemple.

Ceux qui se plantent sont ceux qui ne répondent pas aux attentes de leur cible, quelle qu'elle soit, point.

De fait, la décision de produire du manufacture exprime bien ce besoin de légitimité de maisons telles Vacheron ou Audemars devant une nouvelles concurrence luxe sauvage qui vend tout et n’importe quoi à n‘importe quel prix. Pour ma part, je fais confiance aux clients pour se diriger vers des montres certes modes telles que la Royal Oak, mais de qualité.

Mouais… ce sont des exemples qui sont intéressants dans la mesure où ces marques sont capables du meilleur comme du pire,
Dans le cas AP, leur gamme show biz qui doit représenter 75% de leur ventes et 95% de leur marge (tu sais, les montres avec des mouvement Piguet, en acier vendue au prix du platine) a trouvé son public auprès des rappeurs, présentateurs télé et autres grands amateurs d’horlogerie fine issue d’une tradition séculaire et très attentifs au type de côte de Genève (à la fraise ou au buis).
Soyons un peu sérieux deux minutes et retirons nos oeillères : VC, AP, PP, L&S et tous les autres ont une écrasante majorité des clients qui ne cherchent pas ce que nous recherchons. Il ne faut pas se tromper (et une discussion avec un vendeur de montre de très haut de gamme éclairerait ta perception sur ce plan) tu n’imagines pas la quantité de clients qui achètent une PP QP platine parce que c’est la plus chère !! Pas parce que le QP ceci cela... non, parce que c’est la plus chère.
Mais attention, c’est la plus chère parce que il y a du travail de qualité et tout et tout, mais il n’en demeure pas moins que ce n’est pas la raison première de l’achat. C'est triste ? Ben c'est pourtant comme ça.
C'est comme la quasi totalité des propriétaires de Porsche, Lamborghini, Ferrari ou autres. Tu crois qu'ils sont tous des amateurs de mécanique, de pilotage, de trajectoire au cordeau et de contre-braquage maîtrisé ? Que néni... 90% d'entre eux n'y connaissent rien, roulent avec toutes les puces savantes en éveil (ESP, ABS, ASR, PSM et j'en passe) et ils ont acheté ces voitures uniquement parce que "c'est ce qu'il y a de mieux" et qu'ils le peuvent ! Il n'en demeure pas moins que ce sont d'excitantes machines dont la mécanique autant que la conduite sont émoustillantes pour l'amateur, car de très haut niveau.

Entre deux produits de même prix, si l’on propose aux gens un produit esthétique, porteur d’innovation et d’image de qualité, ils opteront pour ce dernier. La preuve? Le succès des Swatch qui ont apporté quelque chose de nouveau et que le grand public a su apprécier à sa juste valeur (Swatch Skin, Gent, Irony, Scuba et les autres…).

On est d’accord. Ils ont répondu aux attentes d’une cible large et ont réussi leur coup. CF début de ce post.

Le problème, c'est que cette vision des choses n'est absolument pas durable à long terme. Le marketing en vient à faire oublier le produit et finalement, les marques ne font plus leur métier, c’est-à-dire créer de l’horlogerie, mais communiquer sur une image illusoire reproductible à l’infini. D’où la copie. Résultat: on prépare savamment la mort de l’horlogerie mécanique en oubliant d’en transmette le goût à une majorité.

Le mot est lâché, le marketing. Mais n’oublions pas que ce sont des entreprises à but lucratif et pas des œuvres culturelles. Elles doivent se préoccuper de survivre dans leur environnement. Faire des montres invendables ne sert à rien, même si elles sont ultra traditionnelles.

Bref, on fait la même erreur que dans les années 70: au lieu d’ouvrir des portes, on en ferme. Il y a un vrai trou pour le mécanique dans l’entrée et la moyenne gamme de qualité.

- Et j'en viens à ma conclusion : ce qui nous (les tictacooliques) fait le plus râler aujourd'hui c'est que doucement mais sûrement, nos marques préférées d'horlogerie sont en train de quitter le marché de l'horlogerie fine moyen/haut de gamme qui va sous peu devenir concurrentiel, pour se diriger vers le Luxe
Sans arrogance, je crois qu’on y est déjà.

Je ne dis pas le contraire, je pense juste que ce n’est pas fini.

- Tous tendent vers le modèle Cartier, Couture, ou Vuitton: des produits mode à très forte contribution à la marge de la maison, et une gamme pour les puriste amateurs, hors de prix et entretenant le mythe.
Comme le rappellent des professionnels bien affûtés comme Heiniger ou Stern, les forêts ne montent pas jusqu’au ciel… Je partage amplement leur point de vue.

Désolé, ça doit être l'heure, mais je ne pige pas l'image.

Amitiés,

Bruno



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