Polé Mick Jagger (LeCoultre)...


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écrit par Bruno, l'Accro du Tic Tac le 30 janvier 2006 12:31:46:

en réponse à: Chtite explications sur les mouvements Panerai à deux balles écrit par Ze White Rabbit le 30 janvier 2006 11:48:17:

Salut Ze White Rabbit,

désolé de ce calembour miteux.

Je suis d'accord avec toi, le fait que Panerai utilise des mouvements Unitas à peine modifiés facilite le travail des faussaires.
Les finitions somme toute assez basiques mais excellemment réalisées ne rendent pas le chemin plus compliqué pour les faussaires.
Réaliser une finition brossée (ou poli mirroir) sur une boîte en acier aux formes très géométriques est à la portée de n'importe quel polisseur, même moyen, correctement outillé.

Bref, je suis sur le fond d'accord et plus les répliques que l'on peut trouver sont bonnes, plus c'est le signe que le produit est copiable. Et plus il est copiable et plus on est en droit de se demander pourquoi ils en demandent si cher.

Par contre, je suis plus nuancé pour tracer la frontière qui constate l'apprition d'une "valeur ajoutée".

Pour commencer, je différencie "valeur ajoutée" et "savoir faire".

Pour reprendre ton exemple de D&G, leur "valeur ajoutée" est bien réelle puisqu'ils inventent ces modèles et les markettent avec la force et les moyens nécessaires à leurs ambition. Et la création est une création de valeur (pléonasme qu'il est bon de rappeler).

Pour moi donc, le défaut de la marque Florentine n'est pas un manque de valeur ajoutée (le marketing en est un) c'est l'absence de barrière à l'entrée sur le produit lui même pouvant les préserver des faussaire.

Vient ensuite la question des "savoirs faire". Là on peut dire que le savoir faire de D&G ne s'exprime pas dans la réalisation des produits mais bien dans leur conception. La réalisation est sous-traitée dans des pays dits à "bas coûts" (Chine, Inde, et j'en passe) car justement, elle n'est pas vue comme une valeur ajoutée dans leur cas et doit donc être réalisée au prix le plus bas.

La barrière à l'entrée n'est pas de ce côté là mais dans la capacité à bouger très vite et à proposer des collections qui se succèdent, prenant de court les faussaires qui sont condamnés à copier les modèles déjà sortis et en quelque sorte vendangés par D&G (sur la partie du cycle de vie des ces produits qu'ils ont choisi d'exploiter).

A ce compte là, je n'opposerais pas "artisanal" contre "industriel", les deux pouvant constituer des savoirs faire, et de la valeur ajoutée. Tu le dis toi même en fin de ton message, un procédé industriel peut constituer un savoir faire : Rolex produit 800.000 mouvements par an, avec une constance admirable dans la qualité. C'est un savoir faire.

Le décalage des registres par rapport l'axe 3-9 n'est pas un savoir faire, pas une valeur ajoutée, c'est une barrière à l'entrée.

Amitiés,

Bruno


>Il semblerait que mon commentaire très concis du 27 janvier ait prêté à équivoque; du moins à en juger par la réaction de Chesco, Toc et Maurice Boissard.


>Premièrement, je suis absolument contre le commerce de faux, et je n'en n'ai jamais fait ni l'éloge, ni l'apologie. Pour un investissement identique, le commerce de faux rapporte plus que la cocaïne. Au risque de caricaturer: les "innofensifs" sac Vuittons vendu à Ventimiglia enrichissent les mêmes faussaires qui écoulent des faut médicaments ou des fausses pièces de rechanges mécaniques. Et ces derniers "produits" mettent en danger la vie de leurs utilisateurs. On a également parlé dans la presse de commerce du faux qui aurait servi à financer Al-Qaeda.


>Je pars du concept que plus un produit a de valeur ajoutée, c'est à dire plus il est travaillé par d'habiles artisants, plus il est difficile à imiter par des méthodes industrielles. La valeur ajoutée devrait avant tout être qualitative, mais dans l'univers des montres (et pas seulement là) le branding a tendance à prendre le dessus et on a vite fait de facturer cher des produits ayant somme toute très peu de valeur ajoutée.


>Quand les stylistes de Dolce & Gabbana sortent des sandales de plages ou des bottes en polymère produites par un procédé entièrement industriel, ils facilitent le travail des faussaires: il n'y a aucune intervention d'un artisant, le produit n'a d'autre valeur ajoutée que les initiales D&G, et la réalisation d'un produit qualitativement identique, sinon supérieur, est à la portée de n'importe quel industriel.


>Ainsi quand je vois que Panerai monte un fond vitré (donc pour mettre en évidence) un mouvement "à deux balles" (disponible pour 62€€) qui a subit une légère retouche cosmétique (PANERAI PANERAI PANERAI), je ne peut m'empêcher de penser qu'ils ne se sont pas foulés question valeur ajoutée et qu'en conséquence il n'ont pas rendu le travail très difficile aux faussaires. Les compteurs de la nouvelle Rolex daytona pas tout à fait alignés, ça c'est plus malin!


>J'apprécie beaucoup l'effort que les Officine Panerai ont fait au niveau qualitatif ces dernières années. La récente Radiomir 8 Jours est une montre à très forte valeur ajoutée et là je dis: bravo!





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