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adoptez une Universal!


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écrit par Ze White Rabbit le 04 octobre 2002 22:54:31:

Bâle 2002:

Universal Genêve, récemment rachetée par un groupe brittanique, présente sa collection. Fini de jouer dans le créneau des complications mécaniques. Les nouveaux propriétaires veulent vendre simple et vendre vite. On doit rentabiliser l'investissement, donc pas de sentiment: a part un médiocre ETA avec finition sortie d'usine, on ne trouve que des montres à quartz. Une philosophie Private Label de marque de mode qui souhaite simplement vendre des montres de sous-traitance griffées. Le nom, le prestige et tout l'héritage d'Universal Genêve sont en quelque sorte bradés à travers ces montres à quelques centaines d'euros.

Fini donc l'époque des belles complications mécaniques. C'est dommage parce que Universal, à part les glorieux Compax, produisait encore ses deux calibres micro-rotor 66 et 69 dans les années 1990. Il existe certainement de nombreuses historiques de la marque sur la toile, aussi ce texte ne traitera que des toutes dernières années.

Flashback en 1996: L'ensemble de l'horlogerie suisse a repris du poil de la bête. Les enchêres de Christies et Anticorum aidant, la valeur des montres de prestige a atteint des sommes vertigineuses. Valjoux, Lemania et Dubois-Dépraz fournissent des calibres chronographes fiables et économiques, qui se vendent comme des petits pains. De nombreuses marques ressugissent du passé, et celles qui par fortune ont pu éviter la disparition lors de la crise du Quartz auraient tors de ne pas mettre à profit leur patrimoine historique. Certaines, comme Bell&Ross réussiront à partir de rien. Universal, quand à elle, a déjà toutes les bonnes cartes en main: L'histoire (1894), le nom, la légende.

Au niveau des collections, elle n'a plus vraiment grand chose à la hauteur de son prestige. Universal propose une nouvelle Tri-Compax, équipée du même Lemania que l'Omega Speedmaster Classique, que les clients semble d'ailleurs préférer pour sa médiatique paricipation à la conquête spatiale. Souvent, c'est la clientèle qui choisit ses classiques, même si l'on peut parfois habilement l'orienter.

La direction d'Universal décide donc de jouer dans la diversité des complications, avec quelques modules initialement exclusifs, sans doute réalisés sur commande par un atelier spécialisé, comme il est de coutume. La marque organise également un concours de Design, auquel participera entre autres un jeune étudiant belge, qui sera plus tard l'un des premiers douze apôtres de ce forum et auteur de ce texte. Universal décide également de produire une collection dédiée au défunt pilote automobile brésilien Ayrton Senna, dont une partie de la vente ira soutenir la fondation.


Un magnifique calibre 66 de conception et fabrication Universal Genêve squelette.

Master Tech, l'une des nombreuses variantes à module de complication. Modules désormais utilisés par d'autres marques telles que Wyler-Vetta.

Quantième à Equation Solaire.

Janus, montre avec boitier réversible.

Golden Tech Dual Time, nouveauté Universal Genêve en 1997.

Universal se débat sans grand succès, en utilisant pourtant de nombreuses solutions techniques et esthétiques qui seront utilisées avec succès par d'autres marque quelques années plus tard. La marque est mal distribuée, peu recherchée, et doit donc chercher de nouveaux investisseurs au tournant du siècle pour ne pas disparaître.

Les nouveaux propriétaires décident de cibler une clientèle jeune, de 25 à 40 ans, avec des modèles élégants à quelques centaines d'euros. Selon l'auteur de ce texte, qui travaille également comme styliste horloger, la direction d'Universal Genêve aurait depuis bien longtemps dû privilégier le coté sportif de la marque, et proposer des modèles forts, qui auraient évoqué l'époque des glorieux Compax, comme cette Tri-Compax de 1965, contemporaine des premières Omega Speedmaster.

Enfin, la direction d'Universal Genêve, malgré toute sa compétence, manquait peut-être d'une vision à long terme.

Août 2002
Nicolas Hayek, "chronarque de droit divin" (voir article de WorldTempus), décide de fermer les vannes de l'industrie horlogère helvétique. A partir de 2006, le plus gros producteur de mouvements suisses ne fournira plus que des mouvements finis à ses clients au lieu de composants semi-finis, comme dans certains cas.

Cette décision laissera sans doute des finisseurs comme Breitling-Kelek, Dubois-Dépraz, Eberhard, Maurice Lacroix ou Paul Piquot sur la touche.
Cmhronoswiss et IWC, qui comptaient assez bien sur la fourniture de composants ETA, ont chacuns quelques calibres de leur propre conception, devrons trouver une solution s'ils n'arrivent pas à suivre au niveau de la capacité de production.
Du reste, Girard-Perregaux, Union Glashutte, Jaeger-le-Coultre, Piaget et Zenith ne devraient pas trop se préocupper, vu qu'ils produisent tous leurs propres mouvements.

Ceci dit, à partir de 2006 les finisseurs nécessiterons une grande quantité de mouvements sur lesquels travailler, et il n'est pas sur que ces manufactures aient la capacité, voir la volonté, de fournir des pièces non finies. Ce qui ramène le lecteur à Universal Genêve et ses deux calibres micro-rotor 66 et 69. L'auteur espère que la production de ces deux mouvements reprendra, pour le plus grand bénéfice de la marque, et d'éventuels finisseurs.

Les plus belles pièces d'Universal Genêve continuent à bien se vendre aux enchères, et les modèles d'époque maintiennent des prix de vente. Un seul conseil, s'il arrive au lecteur d'apperçevoir une Universal micro-rotor en vitrine, il saura ce qu'il lui reste à faire de ses étrennes.


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