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Week-end Genève, musée Patek (part 2)… encore + long

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écrit par jojopointcom le 24 juillet 2003 10:19:46:

Pour ceux et celles qui n'ont pas suivis, hier c’était le 2eme étage du musée, et aujourd’hui nous visitons la collection Patek du 1er étage.





D’abord, un peu d’histoire.
Antoine Norbert Patek de Prawdzic est née en Pologne le 12 juin 1812. Après l’échec de l’insurrection polonaise et son écrasement par la Russie, Antoine vint se réfugier en France, puis à Genève.
Là, il commença à s’intéresser à l’horlogerie et à retravailler des mouvements de montre qu'il se procurait auprès d’horlogers genevois.





Ils s’y connaissaient en bacchantes à l’époque (Antoine Norbert Patek)




Le 10 juillet 1839, il s’associa à un autre émigré polonais : François Czapek.
Cette association prit fin en 1845, Patek ayant rencontré, lors d’une exposition à Paris, Adrien Philippe, et ayant été très impressionné par son système de remontage sans clé, il lui proposa une association et mit fin à l’aventure Patek, Czapek & Cie pour créer Patek & Cie en collaboration avec un troisième larron : Vincent Gostkowski.





Jean Adrien Philippe.




La maison est restée dans les mains des familles Patek ou Philippe jusqu’en 1932, ou elle fut rachetée par Charles et Jean Stern, fabricants de cadrans.


Cela étant dit, passons aux choses sérieuses : la collection des Patek Philippe.


D’abord, voilà une petite Patek, Czapek & Cie à remontage au pendant ! ! !
Si vous avez suivi la partie historique vous pouvez vous étonner de trouver ce type de montre antérieure à l’association Patek-Philippe, mais en fait Czapek et Patek utilisaient déjà un système à remontage au pendant inventé par Louis Audemars, mais ce système était loin d’être parfait.






Parmi les premiers fruits de la collaboration Patek Philippe : une montre offerte à la reine Victoria durant l’expo universelle de Londres en 1851.




C’est une des premières montres fonctionnant sans clé, à remontage au pendant. Invention de… Jean Adrien Philippe, bravo, y’en a qui suivent !





Une répétition minute avec petite et grande sonnerie, et carillon de Westminster sur 5 gongs (celle la, j’aurais bien aimé l’entendre)





Plus diverses petites choses, du genre :




Une répétions minute avec le tsar Alexandre II dedans




On passe vite fait sur les montres arts déco, bien plus plates que les autres…



Et on arrive aux grandes complications développées pour James Packard (comme les voitures). Répétition minute, calendrier perpétuel, phase de lune, équation du temps, lever et coucher du soleil… et la carte céleste du ciel de Warren, Ohio, ville du susnommé.



ou pour Henry Graves Jr :
Une répétition minute, calendrier perpétuel rétrograde, age et phases de lune.



Lui et Packard ce sont tirés la bourre pendant un moment pour commander la montre encore plus compliquée que la déjà hyper compliquée que l’autre il a (vous suivez ?).
Cette bataille c’est terminée avec la fabrication par Patek Philippe de la montre la plus compliquée du monde (avant le calibre 89) : La n° 198385 pour Henry Graves (Cette montre n’est pas au musée, mais je voulais tout de même vous la présenter).




La carte céleste représente le ciel de New York. La montre comporte 24 complications.



Le tourbillon platine n° 198310, encore une montre commandé par Henry Graves. Ébauche de James Pellaton, ajusté par E. Modoux.



À part commander des montres à Patek Philippe, c’est deux la, ils devaient pas avoir grand chose à faire :-)


Dans le fond de la salle, une pièce est consacrée aux diverses complications, et au milieu trône le calibre 89 : la montre la plus compliquée du monde.
Autant vous dire que c’est pas exactement une montre de poche, ou alors vous vous appelez Hulk.


La bête pèse plus de 1kg (1100g) et ressemble plus à une pendulette qu’à un oignon :
Diamètre, 88,2mm ; épaisseur, 41mm. La liste des complications (33) est incroyable. Même ma femme en avait le souffle coupé :-)
Allez, je vous mets la liste pour rigoler :
Heures, minutes et secondes du temps sidéral - Heures pour un second fuseau horaire - Heures de lever et de coucher du soleil - Equation du temps - Régulateur à tourbillon - Calendrier perpétuel - Correction séculaire de l’année bissextile - Date du mois - Siècle, décade, année - Jour de la semaine - Mois de l’année - Cycle de quatre ans des années bissextiles - Aiguille du soleil (saisons, équinoxes, solstices et signes du zodiaque) - Carte du ciel - Age et phases de la lune - Date de Pâques - Chronographe - Rattrapante - Compteur totalisateur sur 30 minutes - Compteur totalisateur sur 12 heures - "Grande sonnerie" avec carillon - "Petite sonnerie" avec carillon - Répétition minutes - Réveil - Indication de réserve de marche du train principal - Indication d’armage du train de sonnerie - Blocage de sécurité du train de sonnerie en fin de course - Double barillet avec remontage différentiel - Dispositif de mise à l’heure et de remontage à quatre positions - Indication de la position de la couronne
Ça va, vous pouvez encore respirer ?




… et l’on arrive enfin à la montre-bracelet ! C’est vrai, ça commence à peser tous ces machins que j’ai piqués.


Quelques chronos splendides :




Chrono d’aviateur à rattrapante.





Un chrono, compteur 30 minutes





Un autre avec phase de lune et quantième perpétuel.




Des montres, encore des montres :




Une Reverso (il n’est pas dit dans la chanson si c’est le brevet Jaeger)





Une p’tite répétition minute




plein de Calatrava :



Le nom de Calatrava vient de la croix qui orne les couronnes de ces montres. Cette croix est à l’origine le symbole d’un ordre cistercien, fondé en 1158 pour défendre la forteresse de Calatrava située en Espagne à la frontière de la zone musulmane.


Les premières " heure universelle ". Le système fut inventé en 1935 par Louis Cottier, horloger indépendant.
Les montres qui suivent furent créées par cet horloger pour Patek Philippe :





Patek Philippe & Cie, Genève, N° 811’161, Réf. 515 HU






Patek Philippe & Cie, Genève, N° 862’442, Réf. 1415-1 HU






Patek Philippe & Cie, Genève, N° 720’303, Réf. 2523-1 HU




Et on finit la visite, pfffffft, je commençais à avoir mal aux pieds à force de me tenir sur une jambe, par des séries commémoratives dont les splendides 5029, répétition minutes :




et la 5100, dix jours :


Et ben voilà, j’ai la tête farcie, et je vois des ding dong et des échappements partout, il est temps que je sorte respirer de ce bon air Genevois à 33 degrés :-)
Si j’ai le courage, demain je fais la visite chez Golay-Spierer, rencontre avec deux hommes merveilleux.

Photos et doc Patek Philippe et WorldTempus.

Amitiés


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