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Je suis presque pas du tout d'accord...

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écrit par Bruno, l'accro du tic tac le 20 avril 2005 10:57:29:

en réponse à: Re: ...les complications sont-elles vraiment compliquées? écrit par Vapaanga le 19 avril 2005 19:37:08:

Salut Vapaanga,

Sur le côté "complication" pas compliquée, nous somme d'accord. Je l'écrivais d'ailleurs dans une conversation avec ZWR il y a quelques temps à propos du trourbillon Chanel

Par contre, sur le reste, je ne suis pas tout à fait d'accord...

Pour ma part, je pense que l'industrie horlogère suisse s'est orienté ces dernières années vers le luxe à tort.

C'est un choix indispensable à mon avis. Justement, face à l'arrivée de produits pas chers au rapport qualité prix bon, la carte du luxe "parce que je le vaux bien" avec la communication ad hoc est une excellente stratégie. Ca évite d se battre sur un terrain sur lequel on est très mal armé.

Certaines marques peuvent historiquement se le permettre: Vacheron, Patek, Bréguet, Audemars, etc...

L'histoire, on peut s'en passer, Lange & lardons en est un bon exemple./
Et même, ce n'est pas indispensable pour un positionnement "Luxe"...

Mais la plupart des autres marques ont été trop gourmandes: comment justifier qu'un Valjoux 7750 soit vendu le quintuple de son prix en passant d'une marque à l'autre? Nullement.

Le mouvement n'est pas tout dans une montre.
Et encore une fois, le Luxe, ne nécessite pas que le mouvement soit de haute lignée : Le best seller de PP c'est la Twenty Four... à Quartz !

Le luxe, c'est du luxe non pas parce que c'est cher, mais parce que c'est rare, et la rareté, en horlogerie, s'exprime par un haut degrés de maîtrise technique, un savoir faire inimitable.

Non, pas forcément. Très bien fini, super technique et tutti quanti, ne veut pas dire forcément luxe... par contre, ça veut dire haute horlogerie.

Conséquence: le jour où la plupart des gens peuvent s'offrir la même chose pour moins cher, alors l'ancien marché s'effondre.

Ben non, ils trouvent autre chose pour se faire plaisir, un nouveau luxe.

Dans les années 70, l'horlogerie suisse s'est prise une grosse claque pour une seule raison: elle avait cru que le quartz resterait un marché haut de gamme et n'avait ainsi pas su organiser la production industrielle à bas coût du quartz. Conséquence? C'est les fabricants de quartz à bas prix qui ont remporté ce marché, mordant sur le marché entrée et moyenne gammes de l'horlogerie suisse.

Attention, la situation est très différente justement. Dans les années 70, le quartz est venu concurrencer la montre mécanique en tant que bien d'équipement courant !! C'est là que le combat a été perdu. A fonctionnalité égale, voire même bien supérieure en certains points, le quartz était beaucoup moins cher. Or pour leur montre, 99,99% des gens se foutent de ce qu'il y a dedans et de la marque. Et ce sont de ces 99,99% que se sont fait déposséder les suisses. Mais la lutte était inégale, perdue d'avance.

Je pense que l'horlogerie suisse, et les grands groupes, auraient à gagner en investissant le marché entrée et moyenne gamme. Trop de marques sont concentrées sur le très haut de gamme.

Ben dans une logique capitaliste de base, il est bien plus reposant et lucratif de se créer un marché protégé que d'aller se battre comme des chiffonniers sur un marché très concurrentiel. Je peux te garantir que LVMH, Richemont, Swatch et consorts n'irons pas sur le marché de masse. Il font de l'accessoire de mode et ça reste un marché peu concurrentiel car en perpétuelle évolution, du haut de gamme markété en tant que produit de luxe.

Pourquoi le mécanique serait forcément un produit de luxe?

Et j'en viens à ma conclusion : ce qui nous (les tictacooliques) fait le plus râler aujourd'hui c'est que doucement mais sûrement, nos marques préférées d'horlogerie sont en train de quitter le marché de l'horlogerie fine moyen/haut de gamme qui va sous peu devenir concurrentiel, pour se diriger vers le Luxe, dont les codes et règles sont très différents, et quasiment hors d'atteinte des nouveaux entrants pour quelques décennies.
Non, franchement, c'est très bien joué, et vital pour eux. Tant pis pour nous, nous sommes laissés au bord de la route...
Tous tendent vers le modèle Cartier, Couture, ou Vuitton: des produits mode à très forte contribution à la marge de la maison, et une gamme pour les puriste amateurs, hors de prix et entretenant le mythe.

Amitiés,

Bruno


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