Il faut savoir ce que l'on veut et surtout, ne pas se tromper de combat..(long)
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écrit par Bruno, l'Accro du Tic Tac le 21 décembre 2005 16:33:10:
en réponse à: Baby Abdul ! écrit par autrichon gris le 21 décembre 2005 07:39:12:
Salut les mabdul du spiral,
au delà de la blague un peu limite sur l'état civil et les origines de M. Hayek (qui n'est pas le papa de Salma), je pense qu'il est temps pour le consommateur de se demander ce qu'il veut au fond de lui et aux horlogers suisses de se bouger le derch’!
Petite digression au passage, Abdul (puisque c’est affectif parait-il) a sorti l’industrie horlogère (car s’en est une malgré ce que disent ses protagonistes qui se la pètent) d’une mort certaine en introduisant un peu de pragmatisme et de réalisme dans un milieu qui jusque là condescendait à vendre sa confiture à ses cochons payants de clients. Il faut bien voir que tout cela ronronnait bien tranquillement, en faisant le moins de mouvements possible car ça soulève la poussière, et la poussière quand ça vole, ça redépose et c’est mauvais pour les mouvements. Puis le tsunami est arrivé et il a dégarni les établis des plus mals armés.
Rappelez vous, pour ceux qui étaient nés, la branlée que les japonais (ces salauds de jaunes encore) ont mis à la plus grande industrie automobile du monde ! Sans parler de la Hifi anglaise, Et on a dit que c’était à cause des coûts de main d’œuvre avantageux au Japon, mais des clous ! C’est parce que les japonais ont alors répondu aux attentes des clients américains, pas autre chose.
Hayek, avec l’aide de quelques banquiers (et en Suisse, y’en a plein des banquiers) a pris cette situation comme une opportunité. Une opportunité de s’enrichir certes, mais en passant par un projet industriel, donc ayant des répercutions sur la collectivité.
Ca s’est traduit par la mise en place de méthodes de production automatisées (pour réduire le coût débilement haut pour des produits devenus de grande consommation), marketing stratégique (pour se poser la question des attentes des clients), communication moderne (pour changer des pubs des années 50- encore la peur de la poussière certainement), rotation des gammes (pour entretenir la demande sur un quasi bien d’équipement cher, fiable et solide) etc., en gros, les recettes que les japonais alors en pleine conquête du monde mettaient en œuvre avec succès.Depuis, fort de cette place de premier réentrant, l’Empereur Hayek n’a pas débandé et tient à peu près la moitié de l’industrie horlogère suisse (ou assimilée) dans ses mains.
Face à la crise qui arrive, il faut trouver des coupables. Comme ce n’est jamais soi qui est coupable de rester les bras ballants, l’Etranger (sémite c’est encore mieux car ça permet de recycler les campagnes de pub des années 30) est toujours très pratique dans ces cas là. Fin de la digression.Revenons à nos montres Swiss Made ou assimilées.
Aujourd’hui le consommateur de base à qui parfois j’aimerais ouvrir les yeux, recherche avant tout un prix. Peu importe d’où ça vient, peu importe si ça fait fermer son usine, il n’achète pas éthique, il achète l’étiquette ! Et tant pis si c’est de la merde, c’est bien moins cher ma bonne dame !
Je trouve ça triste, mais bon, c’est comme ça.
Dans ce contexte, je ne m’étonne pas du tout que Tissot, convenez-en, très bas de gamme dans son positionnement "montre mécanique suisse" aille faire fabriquer ses montres en Chine. Et que ETA fasse assembler en Chine des mouvements entrée de gamme, que l’on retrouve bruts de décoffrage (au rotor près comme brillamment démontré par horoloblog) dans les Swiss Made d’entré de gamme, est normal, voire préférable pour ces emboîteurs bas de gamme.
Aller, un gros pavé dans la marre asséchée par le réchauffement de la planète : Il doit y en avoir d’autres ! Au hasard, Oris, Longines, Hamilton (américain mais c’est un facteur aggravant), Eterna… Ce n’est pas une indiscrétion, non, un pari d’expert de la maîtrise des coûts et de la performance économique.Alors que faire ! Râler ? Dire que c’était mieux avant ? C’est un peu court comme stratégie ! Se retrancher derrière des AOC ? Voyez où ça a mené le vignoble bordelais !
A côté de ça, je pense, mais je peux me tromper que Bréguet, JlC, IWC, Patek Philippe, Rolex, Lange & Sohne et consorts, s’ils intègrent par la force des choses des éléments provenant de sous traitants étranger (chinois certes, mais aussi européens) n’en demeurent pas moins des gros employeurs de talents suisses.
La pérennité de cette situation va dépendre de leur capacité à se déséquilibrer par une remise en cause des leviers de performance qu’ils poussent depuis si longtemps qu’ils sont maintenant en bout de course, condition nécessaire pour avancer.Comment ? Je ne sais pas. Tout ce que je constate c’est que les nouveautés sont rares (et je ne parle pas de cosmétique car dans ce cas on glisse vers les accessoires de mode) et que toutes les complications soi disant maîtrisées par un seul maître-horloger-de-la manufacture-qui-les-assemble-toutes-c’est-pour-ça-que-ça-vaut-le-prix-de-7-reins-de-petit-brésilien sont en passe de se retrouver sur ebay pour 2 k€ au début puis 1000€ six mois après. Le tourbillon c’est fait, le chrono c’est en cours, les QP pour demain et les répétitions-minutes pour après demain. Après, ben ma bonne dame, "que restera t’il aux suisses ?".
Donc pour moi, il faut se bouger le cul mes amis à l’accent traînant (Je sais, je radote) Ca va pas forcément être facile mais ce n’est pas inextricable ! "Abdul" l’a prouvé en son temps mais bon, il n’était pas suisse ! Il l’est devenu, ses enfants plus que lui encore. Faut il un nouveau Hayek ? Il ne serait pas chinois pas hasard ?
Amitiés,
Bruno
Réponses:
- Je ne suis pas sur ... jclaude 21.12.2005 19:08 (1)
- Re: Je ne suis pas sur ... Bruno, l'Accro du Tic Tac 21.12.2005 19:28 (0)
- Je suis toujours impressionné par tes analyses Origami 21.12.2005 16:55 (0)