Pas d'accord sur le 7750

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écrit par Pierre le 06 février 2002 23:43:42:

en réponse à: Breitling écrit par FYL le 06 février 2002 17:55:02:

>Le Valjoux 7750 est aux montres ce que l'herpès génital est aux rapports entre adultes consentants. Non, parlez moi de Lemania 1873, de Valjoux 88, de L.U.C. X96, de PP 27, là, on pourra être d'accord, mais qualifier un 7750 gonflé Breitling de petite merveille est pour le moins excessif.

Pas d'accord mais alors pas du tout !! Le 7750 EST une petite merveille (théorème de la mère Denis). :-)

Bon, pour étayer ce point de vue, je vais argumenter un peu. Pour moi, le 7750 est, dans le paradigme de la montre mécanique (qui est la donnée de base dans les règles du jeu auquel nous jouons ici), une vraie réussite d'ingénierie qui n'a toujours pas été dépassée. En terme de précision, de fiabilité et de robustesse, c'est ce qui se fait de mieux dans le chronographe automatique.

Mais, tout-à-fait d'accord, c'est un pur produit industriel de grande série. Rien à voir avec de l'artisanat ou de l'art. Sauf qu'un bon produit intelligemment conçu, c'est du simple point de vue de l'esprit plutôt satisfaisant.

Pour illustrer mon propos, je ferais une petite analogie avec un épisode de la conquète spatiale auquel, dans une vie antérieure, j'ai été confronté. Voici l'histoire:

Vous le savez, dans les stations spatiales et autres navettes, les vigoureux astronautes et autres cosmonautes ne se tournent pas les pouces. Entre la gestion de la machine, l'exécution d'expériences scientifiques et les tâches à caractère éducatif et promotionnel (il faut bien vivre), ils ont en particulier besoin d'écrire tout un tas de choses sur tout un tas de papiers et formulaires.

Problème: dans l'espace, on ne vous entend pas crier.

Euh... non, c'est pas ça, je reprends: dans l'espace, en impesanteur, l'encre d'un stylo ne descend pas dans la bille ou dans la plume. Vous pouvez vous en rendre compte en essayant d'écrire au plafond: très vite, le stylo sèche. D'où le soucis de définir un stylo qui puisse assurer à sa pointe un approvisionnement régulier en encre, mais qui ne coule pas non plus (l'encre se mettrait alors à voleter un peu partout sous forme de billes du plus bel effet mais transformant très vite l'équipage et les machines en plateau de tournage du Retour des 101 dalmatiens). Alors, la NASA, à grands frais d'études d'ingénierie et de dépôt de brevets, a enfin réussi à créer le seul, l'unique: Stylo de l'Espace (commercialisé un peu partout dans les boutiques de "l'homme moderne" et les catalogues d'objets dadaïstes que l'on vous distribue à l'entrée des longs-courriers). Fierté de la technologie américaine, ce magnifique chef-d'oeuvre de l'esprit humain permettait enfin d'écrire dans toutes les positions, sans couler ni faire de pâtés, et fut bien vite embarqué dans tous les vols.

Pendant ce temps, les Russes utilisaient ... un crayon ! ;-)

Le 7750, pour moi, c'est un peu ce crayon: ce n'est pas joli, ça manque de classe et de prestige, mais ... c'est bigrement adapté à son usage.

Pas vrai ?

Pierre


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